Les leaders politiques et les administrations ne sont le plus souvent que la traduction de leur opinion publique. Les sondages sur l'Europe montrent l'érosiion du
sentiment européen et des attentes envers l'Europe. Les Pays-Bas ont rejoint la cohorte des pays eurosceptiques, Royaume-Uni, pays nordiques, pays de l'Est. L'Italie, après la France, est devenue
agnostique. Sur vingt-sept pays membres, seuls la Belgique, le Luxembourg et l'Espagne sont encore pro-européens.
Olivier Ferrand, l'Europe contre l'Europe
Quand un inspecteur des finances socialiste publie ce genre de diagnostic ; tout en étant, certes, partisan d'une Europe fédérale, on se dit qu'on ne doit pas désespérer de sortir un jour de cette
construction ubuesque. Ce que perçoivent les opinions finit par remonter vers les plus hautes sphères. Ferrand ne l'écrit pas, mais le seul moyen aujourd'hui pour l'Union européenne de se
renforcer, détestée qu'elle est par ses sujets, ne peut être qu'une forme de coup d'état.