Pourquoi je parle de Vans aujourd'hui ? C'est parce qu'hier j'ai acheté une paire d' Authentic Organic Canvas. La Vans ecolo. 90% en matière recyclée. Bon, avant de me traiter de Nicolas Hulot de bas étage, sachez que je n'ai pas acheté cette Vans pour des raisons éthiques d'éco warrior, mais parce que, comme à chaque fois que j'en achète une paire, elle me faisait de l'oeil, elle me disait à quelle point j'allais l'aimer. Et effectivement elle avait raison.
Ca fait quelques décennies maintenant qu'on essaie de nous expliquer que pour avoir la street culture au pied il faut une paire d'Air Force one, de Air max, ou de Jordan. Je n'ai rien contre Nike, j'en ai beaucoup, enormement dans mon placard, mais quoi qu'on en dise, quoi que le marketing tente d'imposer, il faut avouer qu'on finit toujours par revenir a la base du style, aux vraies valeurs, à ce qui fait vraiment l'histoire de la rue. Et malgré tout, Nike s'est plus souvent exportée des parquets cirés ou des pistes d'athlétisme jusqu'au cours des lycées, plutôt que de s'arracher sur du bitume pour venir jusqu'à nous. Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, comme le dit la chanson. Il fut un temps ou l'on trouvait une Air Max dans n'importe quel Intersport, alors qu'une paire de Vans etait le St graal. Une époque où ces sneakers trônaient sur les pochettes des groupes et dans les pages de Thrasher Mag et nous, en province, aucun magasin pour en acheter, aussi étonnant que ça puisse paraitre aujourd'hui. Le type qui partait en vacances aux Etats-unis ou en Angleterre et qui revenait avec une paire de Hi-top c'etait le roi.
Au final dans les 90s, les baskets (comme on dit chez nous) plus techniques, plus sportives, plus orientées look futuriste / performances (même si elles ne servaient qu'à marcher sur un trottoir) se sont imposées et ont reigné sans partage aux pieds des addicts et des consommateurs occasionnels, cette bonne vieille Vans restant reservée aux amateurs du genre.
Bon, je ne suis pas là pour refaire l'histoire des Sneakers, il y a des très bons sites spécialisés, mais je voulais simplement souligner qu'à côté de la frénésie autour de Nike, Adidas, Reebok, ou Puma, aujourd'hui, le vrai must-have c'est quand même d'avoir toujours à portée de main une paire de Vans Authentic à sortir de sa boite. Toujours. Tous les styles , toutes les modes passeront, cette paire sera toujours la représentation, comme toutes les choses simples, épurées et vraies, de ce qui se fait de mieux et d'indémodable. Au dela de son histoire, du Skate et de ce qu'elle représente, c'est l'objet qui parle de lui même. Vous essaierez de le comparer à Converse, mais non, rien à voir. Elle le fut certainement pendant longtemps, mais aujourd'hui la Chuck taylor à été abandonnée aux Bobos-rockers/nostalgique/magazine de mode féminin/monsieur tout le monde - no offense - . Bref, une bonne chaussure, certes, mais qui ne raconte plus rien, un peu comme une espadrille. Regardez autour de vous, je suis sûr que n'importe quel membre de votre famille a eu au moins une paire de Converse. C'est comme ça.
Une Vans ç'est encore chargé de symbole, même si aujourd'hui elle se démocratise de plus en plus, on sait d'où vient la marque et ce qu'elle a représenté dans la culture urbaine et dans la musique. Pas la culture des playground et groove, non, une culture plus hardcore, presque plus white trash. Ma premiere vision d'une paire de Vans, c'est cette photo de Minor Threat par Glen E. Friedman, (même si vous me direz que Brian Baker porte des Nike) : Ian Mac Kaye, le hardcore, le skate, la fureur des teenagers du début des 80s, les pionniers de Dogtown, Alva et compagnie. On les voulait, les old skool, les hi-top , les Era, mais on ne les voyait qu'en photo. Ca annonçait autre chose que la nostalgie du rocker des 60s avec la Chuck Taylor tout simplement plus mainstream. Je sais c'est du chipotage, mais j'y tiens. Et m'emmerdez pas avec les Ramones.
Voila, simplement un message d'amour pour une chaussure qui était là il y a 40 ans, qui est là encore aujourd'hui, qu'aucune mode n'a reussi à tuer (même quand en 2007, la tecktonik s'etait emparée de la marque et même si les modèles ados/grosses languettes font parfois un peu mal à voir). L'Authentic, on doit tous y passer un jour, même sans avoir mis les pieds sur un skate.