L’ex Ministre des Affaires Etrangères bulgare, Irina Bokova, a été élue à la présidence de l’Unesco.
Une victoire surprise pour cette femme, acquise au 5e tour face au grand favori le Ministre égyptien de la culture Farouk Hosni, appuyé par la France. Cette défaite d’Hosni s’explique en partie en raison de ses propos très controversés. Hosni avait en effet déclaré qu’il « brûlerait lui-même tous les livres en hébreu qui trouverait dans les bibliothèques (de son) pays… ».
La France soutenait ardemment Hosni en raison de son action dans l’Union pour la Méditerranée – coprésidée par l’Egypte – Henri Guaino étant au cœur de la défense du Ministre égyptien. Cet acharnement en faveur d’un candidat dont de grands intellectuels comme Elie Wiesel ont estimé qu’il n’était pas digne de présider l’Unesco, était donc à voir comme la seule volonté de briller du chef de l’Etat au détriment d’une position diplomatique claire.
Pour Jean-Christophe Cambadélis : « L’Elysée, qui a fait campagne, s’est heurté à l’exigence du respect de l’éthique de l’Unesco », la défaite d’Hosni est donc « un camouflet pour Sarkozy ». Pour le député de Paris, cette stratégie consistant à « refuser de soutenir une Européenne au nom d’une diplomatie personnelle n’est ni juste ni approprié ».