La souffrance et l’affliction deviennent parfois si intenses qu’elles vous donnent la nausée. Le désir vous semble avoir perdu toute attirance, les possessions matérielles leur valeur, et votre vie toute réalité. Vous êtes complètement à l’écart du monde pris de frénésie, les gens vous paraissent aller et venir comme des ombres muettes sur un écran de cinéma. Et, pire encore, sans doute, les affaires humaines ont perdu toute signification à vos yeux, elles vous font l’Effet d’une tragi-comédie qui vous pousse vainement en toutes directions. Le monde vous donne l’impression d’une gigantesque scène sur laquelle un orchestre devenu fou exécute une symphonie, vanité des vanités, parce que incapable d’émettre une seule note. C’est en de telles circonstances que d’effroyables pulsions suicidaires sont susceptibles de vous assaillir. Alors, vous avez besoin de lester fortement votre esprit pour vous empêcher de passer à l’acte. Sachez pourtant que ces heures, bien que lugubres à l’extrême, sont précieuses. Elles sont capables de vous conduire vers le sentier supérieur. Les gens qui ont conscience de cela sont peu nombreux, la plupart d’entre eux ayant plutôt tendance à se lamenter. L’anéantissement que vous cherchez en des heures aussi affreuses n’est en réalité pas celui du corps, mais concerne quelque chose de plus subtil, peut-être une pensée ou une émotion, ou la volonté. Les pulsions d’autodestruction sont destinées à l’égo, c’est vraiment l’égo qu’elles veulent anéantir. Ce sont les désirs et les passions, les convoitises et les haines qui sont à bannir de votre vie, et à remplacer peu à peu par l’art de vivre en complète indépendance des choses, mais en, complète indépendance des choses, mais en complète dépendance du Soi supérieur. C’est à cela que Jésus appelait quand il a dit: « Quiconque perd sa vie la gagne ». Les souffrances de la vie terrestre ne sont que des instruments pour nous conduire jusqu’à cette finalité suprême qui a pour nom éternité, elles nous incitent à élargir le champ de notre conscience, à nous libérer du moi personnel afin de mieux pouvoir embrasser le Soi supérieur.
Paul Brunton
Si nous nous concentrons sur les misères que nous inflige la vie terrestre ou sur les circonstances nous conduisant au désarroi, alors nous devrons nous contenter d’une solution mentales à nos problèmes. Mais si nous portons notre attention dans la direction opposée, celle de la Réalité supérieure et que nous déposions nos problèmes en son sein, nous voyons s’ouvrir à nous une source d’aide et de soutien entièrement nouvelle.
Paul Brunton
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