Depuis le 9 mars dernier, les places boursières ont à peu près toutes repris une portion du terrain perdu l’an dernier. Cette remontée laisse présager que la récession pourrait tirer à sa fin à court et moyen terme. Mais ce n’est pas tout le monde qui pense ainsi.
Certes, il y a des opportunités d’investissements qui se sont présentées lors des derniers mois. Mais quand on y regarde bien, est-ce que la situation économique nous donne les données fondamentales pour valider la remontée des derniers mois? Christine Hughes en doute un peu.
À titre indicatif, madame Hughes est vice-présidente principale et portefeuilliste chez AGF et gère Le Fonds canadien équilibré AGF. Depuis août 1999. Au Canadian Lipper Awards 2009 (l’équivalent des Oscars pour les fonds communs de placement), le fonds a remporté le prix meilleur fonds équilibré canadien d'actions pour son rendement exceptionnel (au 31 décembre 2008) sur un an, par rapport à ses pairs. Le fonds a également reçu deux certificats pour son rendement sur trois ans et cinq ans dans la catégorie équilibrés canadiens d'actions. Selon Mornigstar, au 31 mai dernier, le fonds "5 étoiles" se classe dans le premier quartile pour son rendement sur 1 an, 2ans, 3, 5 et 10 ans. Un sans fautes pour une gestionnaire à qui l’on demande de gérer, seulement dans ce portefeuille, 1,3 milliard de dollars canadiens. (Attention! Je ne tiens pas ici à mousser ce fonds en particulier; je veux juste montrer le sérieux de cette gestionnaire).
Toujours est-il que madame Hughes, contrairement à bien certains gestionnaires de portefeuilles, reste sur la défensive depuis le début 2009. Elle préfère conserver ses positions en liquidités et en revenus fixes (28 % et 37,5 % respectivement pour un total de 65,5 %). Et ses positions en actions sont bien pondérés en aurifères. Rappelons que l’or est une valeur refuge dans un climat d’incertitude économique. Elle sait que l’économie ira mieux, mais ne voit tout simplement pas où se trouvent les fondements qui expliquent ou valident la hausse des derniers mois sur les marchés. C’est pourquoi elle préfère attendre des indications valables avant de positionner son portefeuille pour la reprise économique.
Et si madame Hughes avait tort? Personne ne pourra la blâmer d’être trop prudente dans la gestion des sous de milliers d’épargnants. Il vaut mieux se tromper en étant trop prudent qu’en étant trop agressif. Cette philosophie lui a bien servi lors de la dernière année. Nous n’avons qu’à patienter pour que l’économie nous donne des signes encourageants. Le temps nous dira si elle avait bien analysé les marchés que nous avons connu ce printemps.
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