Le grand patron des CFF est extraordinaire ! Il est capable de godiller sur les pentes les plus raides sans sembler faire le moindre effort.
C’est ainsi qu’en juillet dernier, il annonçait, d’une main de velours gantée de fer, vouloir pénaliser financièrement les responsables des retards des trains. Pour justifier sa stratégie musclée, il expliquait : «Nous pouvons ainsi créer la pression afin de réduire les retards.»
Deux mois plus tard, la stratégie du roi de bogies semble avoir fait un virage à 180°, sa main de fer se serait gantée de velours : «Je veux exactement le contraire, ma philosophie de conduite est de motiver les gens».
Et le génie des aiguillages de proposer deux versions de la même recette : le salaire au mérite.
Car tout est dans l’emballage. Dans la première version, le patron parlait de punition, dans la seconde, il parle de récompense. Il n’empêche que le produit est le même : mettre en concurrence les travailleurs, faire en sorte que les «bons» piquent la masse salariale des «mauvais» et faire des économies au passage mais surtout sans en avoir l’air.
En fait Andreas Meyer ne dit rien de nouveau, rien de différent, il reformule, il parle, il communique, mais il ne vise qu’une seule chose faire plus avec moins.
Jusqu’au jour où moins ne sera plus assez. Et on n’en est pas très loin puisqu’il demande 100 millions par année pour ne pas accumuler plus de retard dans l’entretien des infrastructures.
- Crédit photographique : © Photo CFF