Romain Sicard, champion du monde des moins de 23 ans

Publié le 26 septembre 2009 par Jeanpaulbrouchon

Romain Sicard est champion du monde sur route des moins de 23 ans. C’est le premier titre mondial pour le cyclisme français dans cette catégorie crée en 1996. Sicard, très en verve tout au long de l’épreuve, s’est détaché dans le final en compagnie du hollandais Greder qu’il a distancé à la pédale dans l’ascension de l’avant-dernière côte du parcours afin de franchir seul la ligne d’arrivée. Sicard termine ainsi en beauté une remarquable présence à l’avant de la course de l’ensemble de l’équipe de France.

Romain Sicard, âgé de 21 ans, est le dernier lauréat du Tour de l’Avenir. Il est aussi le premier titulaire du doublé Tour de l’Avenir-Championnat du Monde.

Bien qu’appartenant à la catégorie Espoirs, Sicard n’est pas un inconnu en France. Ceux qui connaissent ce cyclisme-là, celui des villages et des petits clubs, savent que Sicard, que l’on range dans la catégorie des grimpeurs, avait effectué cette année un grand numéro pour l’emporter au Plateau de Beille lors de la Ronde de l’Izard, une très difficile épreuve à étapes. Son aisance dans le Tour de l’Avenir, une épreuve absolument pas médiatisée, lui avait attiré des commentaires flatteurs de la part des rares observateurs.
Romain Sicard est originaire de Tarnos, une ville de 12 000 habitants, située au sud du département des Landes, qui fait partie de l’agglomération de Bayonne. Il est licencié au V.C.Tarnos et est entraîné par Serge Guerrero, un homme de devoir, bénévole comme beaucoup dans le cyclisme français. Sicard est au V.C.Tarnos depuis ses débuts chez les minimes. Comme il y a peu de courses organisées dans cette région, Guerrero n’hésita jamais à conduire Sicard en voiture au départ d’une course, même s’il fallait conduire pendant 300 km

pour que son protégé puisse courir. Sicard est aussi un bon pistard. Il a été champion de France sur piste et là aussi a du faire de nombreux kilomètres pour se produire dans cette discipline faute de piste dans sa région.
Romain Sicard est professionnel dans l’équipe espagnole Orbea, la réserve de la formation Euskaltel, formation pour laquelle il a signé un contrat pour les années à venir. Aucune formation française n’a daigné l’enrôler. Il est complètement passé au travers du système de détection des équipes professionnels nationales. L’an prochain, il défendra donc les couleurs d’une équipe basque qui a pour habitude et même comme philosophie de ne faire courir que des basques. Mais Sicard, l’affirme lui-même : il est landais, mais basque de cœur. D’ailleurs, il se perfectionne dans cette langue depuis peu.

Ce succès de Romain Sicardconfirme la bonne tenue du travail effectué au sein de la Fédération par l’entraîneur national Bernard Bourreau qui n’hésite jamais à prendre son bâton de pèlerin pour aller rendre visite aux clubs des régions et à travailler avec sérieux avec les éducateurs de ces clubs. D’ailleurs, c’est passé complètement inaperçu, mais l’équipe de France des moins de 23 ans vient de recevoir la Coupe des Nations dans laquelle il y avait 44 nations engagées.
Il est dommage que le cyclisme féminin français ne bénéficie pas des mêmes structures. Cela aurait sans doute permis aux féminines françaises d’être complètement débordées lors de l’épreuve mondiale (première française Christel Ferrier-Bruneau 25ème). Jeannie Longo est 46 ème après avoir tenté en début de course de se dégager du gros de la troupe mais à 51 ans, il est difficile de lui demander plus face à des adversaires dont la plupart peuvent être ses filles.

La victoire de Sicard, accompagné de la remarquable course de l’ensemble de la formation nationale est un enseignement pour les professionnels. Sur un tel circuit, il faut toujours se trouver dans la première partie du peloton pour pouvoir dans le final être productif.

Jean-Paul