Night Of Desirable Objects est le 3ème épisode de la 2ème saison de FRINGE. Il est réalisé par Brad Anderson sur un scénario de Jeff Pinkner et Joel Wyman.
« Nous sommes tous victimes de notre héritage biologique. Dans votre cas, le notaire a dû recevoir des pots de vin (We’re all victims of our own gene pool. Someone must have peed in yours). »
- Walter au shérif Golightly (hello ! Truman Capote ?).
Résumé :
Peter a pris les choses en main à la FRINGE Division. Quand Olivia sort en kit de l’hôpital (aussi bien physiquement que mentalement), la fine équipe part enquêter sur la disparition de plusieurs personnes en Pennsylvanie. Entre un shérif outré par l’intervention du FBI, un père de famille éploré et la sollicitude de Broyles et Nina Sharp, Olivia essaie de faire de son mieux mais bientôt, elle entend des choses et manque de tuer Peter. Walter ne peut rien prouver mais il est persuadé qu’elle est allée dans une dimension parallèle. Il démontre que le kidnappeur est un mutant or l’unique suspect se pend dans sa cellule avant d’avouer. Olivia manque de se faire tuer à son tour et se confie à Charlie sans se rendre compte de la menace qu’il représente. Epuisée, elle accepte de se faire aider.
Ce qui fâche :
- Le super bébé dont le génome aurait été modifié grâce à l’apport du matériel génétique d’une taupe et d’un scorpion.
- Les super pouvoirs d’Olivia (après le passage dans un champ de maïs ? Que doit-on attendre la semaine prochaine, Clark Kent en invité spécial ?) et ses bleus artistiques. J’ai envie de voir autre chose que Peter se transformer en Mulder et Olivia en Niki Sanders. En tout cas elle n’a pas besoin de demander des cours à Hugh Laurie…
- Les allers-retours entre Boston et Lansdale (plus de 800 kilomètres à chaque fois). Même Mulder et Scully restaient sur place pour enquêter ! Pourquoi Peter réquisitionne-t-il un Lockheed C-130 Hercules ? Certes c’est un appareil de transport tactique et logistique capable d’opérer à partir de pistes très sommaires et de voler de nuit. Mais c’est aussi un vieil appareil qui peut emporter 19 tonnes, 92 personnes ou 64 parachutistes de combat et leur équipement. Pour 3 personnes avec une valise, c’est peut-être un peu surdimensionné et pas très écologique
- La relégation de Walter : il prend la place peu enviable qu’occupait Peter l’année dernière. Quel dommage que les scénaristes pensent qu’ils sont obligés de déshabiller Pierre pour habiller Paul (ou le contraire). Et Astrid coincée au labo.
- Les méthodes d’Olivia pour interroger les suspects (encore et toujours des photos).
- L’apparition surprise de Jessup justifiée par la présence d’une Bible chez Hugues.
- Le manque de cohérence de Charliebis : on lui avait demandé de faire avouer Olivia et de la supprimer dans l’épisode précédent, pourquoi a-t-il besoin d’autres instructions ? Surtout, qu’on dise à Kirk Acevedo qu’il peut arrêter de regarder par en-dessous et desserrer les dents, ça ne le rend pas plus crédible (hommage à Terminator2 ?).
- La Selectric : passé l’attrait de la nouveauté, le recours à ce procédé va rapidement devenir pénible et agaçant.
- L’Observateur photoshoppé.
Encore !
- Le jeu subtil d’Anna Torv : elle aborde un nouveau registre cette saison et elle est parfaite.
- Les guests : épatants John Savage (Voyage au bout de l’enfer) et Charles Martin Smith (American Graffiti).
- L’expérience amusante du docteur Bishop et de son assistante au 1/18e inspirée par celle du docteur Emmett Brown dans Retour vers le futur.
- Walter se souvient du nom d’Astrid mais il oublie de quoi il a déjà parlé avec Olivia ( »Il y a un nombre infini d’univers dans lesquels existe un autre version de vous, de moi et de l’agent Farnsworth. »).
- Les petites touches qui relient l’épisode à la trame générale de la série : par exemple le nouvel appartement de Walter et Peter, la « maladie » de Nina, l’évolution de la relation entre Walter et son fils, Walter qui ne se rappelle pas qu’il a déjà fait le cours sur les univers parallèles, Walter qui évoque les effets secondaires du passage dans une autre dimension, le « C’est toi qui conduit » d’Olivia à Peter, etc.
- L’implication de Peter. La semaine dernière il prenait les choses en main, cette semaine il prouve qu’il est digne de confiance (il est même prêt à mentir pour Olivia alors qu’il a failli y rester par sa faute : « Le coup est parti tout seul« ).
- La phrase sibylline de Walter : » La tombe d’un enfant… qui n’est pas dans sa tombe (The grave of a boy… who was not in his grave). »
- Cette semaine, le moment le plus dramatique se situe à la fin de l’épisode quand les deux héros se font attaquer par Gollum. C’est agréable de voir qu’on peut changer la formule consacrée même si le résultat grandguignolesque n’est pas à la hauteur.
- Le clin d’oeil au générique
Mis à part l’hommage évident à un classique de l’horreur, l’épisode de la 4ème saison des X-Files, La meute, -Home (qui se déroule aussi en Pennsylvanie et met en scène une famille de « mutants »), une nouvelle référence au maître Stephen King (Les Enfants du maïs – Children of the Corn publié dans le recueil Danse macabre) et peut-être au ridicule Tremors de Ron Underwood (1990) ou encore C.H.U.D. (Cannibalistic Humanoid Underground Dweller) de Douglas Cheek , que reste-t-il de ce stand-alone sans rapport avec le Projet ?
Un joli titre (inspiré, bien que mes recherches ne puissent pas le confirmer, par le nom d’un leurre destiné à la pêche au lamparo), et un nouveau personnage, le sage du bowling Sam Weiss (comme le chevalier blanc, weiß en allemand?) à ajouter à une distribution déjà pléthorique; et bien sûr le parallèle évident entre Walter et André Hughes qui ont tous deux expérimenté avec/pour leur propre fils ( »Comment vivre avec un tel poids sur la conscience alors qu’il voulait seulement un fils« ).
L’épisode centré sur Peter et Olivia (binôme à la X-Files) impose une nouvelle dynamique au détriment des autres personnages. Heureusement, la relation entre les Bishop à elle seule sauve l’épisode d’un naufrage patent par manque de substance. J’espère que Night Of Desirable Objects est bien le dernier épisode en réserve de la saison précédente et qu’on va enfin entrer dans le vif du sujet. Pour le moment, il est prévu que la saison 2 de FRINGE ait 22 épisodes. Il faudra que les scénaristes décident une bonne fois pour toutes de la formule qu’ils veulent employer. La sérialisation me paraît bien plus productive que le mystère/le monstre/la catastrophe de la semaine destiné(e) à attirer des téléspectateurs de façon aléatoire.
4 mois d’attente après la fantastique conclusion de l’année dernière, déjà deux épisodes de passés : il est temps d’entrer dans le vif du sujet.
Notes :
- On retrouve les nombres fétiches de JJ Abrams (et Bad Robot Production) de LOST –4, 8, 15, 16, 23 et 42 : la radio propose 4 tickets pour les 4 premiers qui appellent la station, Olivia chausse du 8 et n’a que 15 minutes avant la fermeture du bowling, 16 pistes indique l’enseigne lumineuse du bowling, Walter aura besoin des toilettes dans 23 minutes et le 42 est inscrit sur le bulldozer.
- Vert-rouge : les bougies chez Hughes à côté de la Bible.
- Génétique (mutation, manipulation, etc.) : Vieillir avant l’heure, Métamorphose, Contre nature et Chasse de nuit. L’enfant taupe a « évolué » mais on n’en est qu’aux prémices de l’évolution d’Olivia.
- Miroirs : dans la salle de bain d’Olivia, chez Hughes, avec la Selectric, le reflet de Peter dans la vitre pendant l’interrogatoire de Hughes.
Musique :
Poor Little Fool (Rick Nelson) - Dear Mr. Fantasy (Traffic)
Questions :
- Y a-t-il un corps dans la tombe de Peter Bishop ou les scénaristes ont-ils essayé de nous abuser depuis le début ?
- Quel est le lien entre Nina Sharp et Olivia ?
Glyphes de la semaine :