Une information étonnante lue sur le
blog de Jean Quatremer !
Sour le titre « Défense : la Pologne fait sa révolution
européenne » Jean Quatremer nous apprend que déçus par les américains et
notamment par la décision d’Obama de laisser tomber le bouclier anti-missile
dont une partie devait être déployée en Pologne, le gouvernement polonais a
placé, mercredi, en tête de ses priorités pour sa présidence de l’Union
européenne du second semestre 2011, le développement de la « politique
européenne de défense ».
Dans cet article que je vous invite à lire, Jean Quatremer explique les
raisons de ce retournement soudain et radical des Polonais qui jusqu’à présent
ne juraient que par leurs alliés américains.
Ce billet est intéressant d'autant plus qu'il fait écho à un article ou du
moins à un éditorial de Petr Simunek accessible sur le site du journal tchèque
« Hospodárské
Noviny » dans lequel, à propos de la décision américaine, il nous dit
notamment ceci : « Bez zbytečného patosu i silných slov je namístě
říct, že nás spojenec, na kterého jsme spoléhali, zradil. A vyměnil za vlastní
lepší vztahy s Ruskem, z nějž my máme oprávněný strach »…instructif, n'est-ce
pas ?
Bon, je sens comme un léger flottement, il ne m’étonnerait pas qu’il y en
ait qui soient un petit peu perdus, probablement parce qu’ils ont du mal à lire
le tchèque… mais qu’est ce qu’on vous a appris à l’Ecole ?....bon, je suis
sympa je vais vous traduire tout ça !
Alors cela signifie en substance: « Sans pathos inutile et sans
grandiloquence, nous pouvons tout de même dire que cet allié sur lequel nous
comptions tant nous a trahis. Et pour quelle cause ? Pour améliorer ses
relations avec la Russie – pays dont nous avons une peur justifiée. » et
Petr Simunek de continuer en exposant les raisons qu’ont les tchèques de
craindre la Russie qu’il résume en citant Vaclav Havel « La Russie ne sait
ni où elle commence ni où elle finit. Elle se souvient de ses diverses
frontières historiques et des territoires où elle fut influente – à l'époque
tsariste ou soviétique – et considère ceux-ci comme siens. ».
Bon, j’avoue, j’ai trouvé la version française dans l’excellent
Courrier International …auquel j'invite à se référer les quelques rares
béotiens qui ne se sentiraient pas assez à l’aise pour lire la version
originale !
La réaction de cet éditorialiste tchèque comme celle des dirigeants
polonais, face à l’abandon du bouclier anti-missile des américains, est
révélatrice de la crainte que ces pays ont de la Russie !
Cette crainte explique, notamment, que malgré leur appartenance à l’Union
Européenne, ces pays se soient militairement et souvent politiquement retournés
vers les Etats-Unis considérés comme plus à même de les protéger de leur
encombrant et dangereux voisin !
Il faut dire que l’Histoire leur a appris à être méfiants vis-à-vis de
l’Allemagne et même de la France ou l’Angleterre auxquels ils reprochent de ne
pas être intervenus en 1939. Et ce n’est pas l’état embryonnaire de la Défense
européenne qui aurait pu les rassurer.
En tout état de cause, ce désistement américain aura peut-être le mérite de
clarifier leur situation et d’amener ces pays traditionnellement eurosceptiques
à adhérer à l’idée d’une Europe politiquement forte voire à une Défense
européenne (mais là, le chemin est long et incertain).
Comme on dit, faute de grive (kvíčala en tchèque et drozd en polonais) on
mange des merles (kos dans les 2 langues) …euh, est-ce quelqu’un sait comment
on dit opportunisme en tchèques et en polonais ?