Faute de grive on mange des kos !

Publié le 26 septembre 2009 par Nicolas007bis



Une information étonnante lue sur le blog de Jean Quatremer !
Sour le titre « Défense : la Pologne fait sa révolution européenne » Jean Quatremer nous apprend que déçus par les américains et notamment par la décision d’Obama de laisser tomber le bouclier anti-missile dont une partie devait être déployée en Pologne, le gouvernement polonais a placé, mercredi, en tête de ses priorités pour sa présidence de l’Union européenne du second semestre 2011, le développement de la « politique européenne de défense ».

Dans cet article que je vous invite à lire, Jean Quatremer explique les raisons de ce retournement soudain et radical des Polonais qui jusqu’à présent ne juraient que par leurs alliés américains.

Ce billet est intéressant d'autant plus qu'il fait écho à un article ou du moins à un éditorial de Petr Simunek accessible sur le site du journal tchèque « Hospodárské Noviny » dans lequel, à propos de la décision américaine, il nous dit notamment ceci : « Bez zbytečného patosu i silných slov je namístě říct, že nás spojenec, na kterého jsme spoléhali, zradil. A vyměnil za vlastní lepší vztahy s Ruskem, z nějž my máme oprávněný strach »…instructif, n'est-ce pas ?

Bon, je sens comme un léger flottement, il ne m’étonnerait pas qu’il y en ait qui soient un petit peu perdus, probablement parce qu’ils ont du mal à lire le tchèque… mais qu’est ce qu’on vous a appris à l’Ecole ?....bon, je suis sympa je vais vous traduire tout ça !

Alors cela signifie en substance: « Sans pathos inutile et sans grandiloquence, nous pouvons tout de même dire que cet allié sur lequel nous comptions tant nous a trahis. Et pour quelle cause ? Pour améliorer ses relations avec la Russie – pays dont nous avons une peur justifiée. » et Petr Simunek de continuer en exposant les raisons qu’ont les tchèques de craindre la Russie qu’il résume en citant Vaclav Havel « La Russie ne sait ni où elle commence ni où elle finit. Elle se souvient de ses diverses frontières historiques et des territoires où elle fut influente – à l'époque tsariste ou soviétique – et considère ceux-ci comme siens. ».

Bon, j’avoue, j’ai trouvé la version française dans l’excellent Courrier International …auquel j'invite à se référer les quelques rares béotiens qui ne se sentiraient pas assez à l’aise pour lire la version originale !

La réaction de cet éditorialiste tchèque comme celle des dirigeants polonais, face à l’abandon du bouclier anti-missile des américains, est révélatrice de la crainte que ces pays ont de la Russie !

Cette crainte explique, notamment, que malgré leur appartenance à l’Union Européenne, ces pays se soient militairement et souvent politiquement retournés vers les Etats-Unis considérés comme plus à même de les protéger de leur encombrant et dangereux voisin !

Il faut dire que l’Histoire leur a appris à être méfiants vis-à-vis de l’Allemagne et même de la France ou l’Angleterre auxquels ils reprochent de ne pas être intervenus en 1939. Et ce n’est pas l’état embryonnaire de la Défense européenne qui aurait pu les rassurer.

En tout état de cause, ce désistement américain aura peut-être le mérite de clarifier leur situation et d’amener ces pays traditionnellement eurosceptiques à adhérer à l’idée d’une Europe politiquement forte voire à une Défense européenne (mais là, le chemin est long et incertain).

Comme on dit, faute de grive (kvíčala en tchèque et drozd en polonais) on mange des merles (kos dans les 2 langues) …euh, est-ce quelqu’un sait comment on dit opportunisme en tchèques et en polonais ?