La première citation ne peut guère s'appliquer à la présidence Sarkozy. A l'Elysée, on ne prévoit rien du tout, on navigue à vue au gré des sondages d'opinion et des crises économiques subies de plein fouet mais jamais anticipées. Les abus des banquiers et autres grands patrons ne datent pourtant pas d'hier et le plafonnement des bonus ainsi que la moralisation des échanges boursiers eussent du se faire il y a bien longtemps. Mais à l'époque, le leitmotiv à la mode, c'était touche pas à mon fric !
La seconde réflexion s'applique partiellement au régime actuel. Non pas pour ses choix idéologiques qui fluctuent au gré des flots financiers et des vagues médiatiques. Un jour ultra libéral, l'autre pseudo-social, la tactique, c' est de changer de cap sans complexe en donnant l'impression que l'on sait où l'on va… En réalité, pratiquer jour après jour une gestion chaotique digne d'une usine à gaz soviétique, aussi incohérente que les inventions du professeur Shadoko.
Il existe par contre un réel choix dans la sélection des gens qui font office de ministres. Un véritable casting même, plus axé sur la représentation et sur la figure emblématique que sur les compétences réelles et sur la connaissance des dossiers. Ainsi Rachida Dati en son temps, Rama Yade, Bernard Kouchner, Eric Besson, Brice Hortefeux et peut- être bientôt Philippe de Villiers ont été de toute évidence choisis pour leur dimension symbolique. Figures de proue des minorités visibles, de l'humanitaire bon teint, de la gauche félonne ou de la droite extrême, elles participent toutes à la confusion des genres voulue par l'apprenti sorcier élyséen.