Voyage en Egypte (1)

Par Moneta

Je viens de passer 6 semaines en Egypte en famille et par nos propres moyens : oui, il est possible de voyager en Egypte seul et non en voyage organisé contrairement à ce qu'on entend !

Brièvement je vous donne un aperçu du séjour et si certains veulent plus d'infos, je peux leur répondre...

Arrivée au Caire : c'est une ville que nous aimons beaucoup , les Cairotes sont chaleureux, il y règne une ambiance particulière...oui bien sûr elle est sale, polluée, très peuplée (18 millions d'habitants)...la circulation routière infernale de bruit, de fumée, les beaux immeubles anciens autrefois cossus sont aujourd'hui moribonds...pourtant elle est pleine de vie, d'énergie...j'aime me promener dans les ruelles du Caire islamique, le quartier copte, visiter, sans me lasser, le fantastique musée égyptien qui regorge de trésors...prendre une boisson à l'hibiscus (karkadé) dans un des minuscules cafés typiques en écoutant Oum Khalsoum, admirer les boiseries finement sculptées des mosquées, sentir l'ambiance extraordinairement affairée, le soir, qui règne dans la rue...le soir, il fait si bon...tout le monde est dehors...et puis il y a les pyramides...4 500 ans d'existence, elles demeurent la dernière des Sept Merveilles du monde antique...elles symbolisent le génie de la civilisation égyptienne mais aussi sa démesure !!!

Abou Simbel (extrême Sud, par avion) : l'un des sites les plus impressionnants, sauvé des eaux par l'Unesco. Pour résumer, quand le président Nasser lance le projet du grand barrage d'Assouan, seuls les archéologues réalisent le désastre que cela va entraîner : une partie de la Nubie va être inondée et les monuments vont disparaître sous les eaux...Finalement l'Unesco avec l'aide internationale (plus de 50 pays vont apporter leur aide financière et des experts !) va se mobiliser et 14 temples et monuments vont être sauvés grâce à de véritables prouesses techniques...dont Abou Simbel

Ce qui est regrettable, c'est que le peuple nubien a lui aussi été déplacé (de nombreux villages ont été inondés) et on ne leur a apporté aucune aide...ils se sont retrouvés loin du Nil dans des terres arides...des Nubiens nous ont raconté que l'année du départ, très peu de nouveaux nés ont survécus ! La culture nubienne a été ensevelie sous des montagnes d'eau...A voir le récent et superbe musée de la Nubie à Assouan. Les conséquences de la construction du grand barrage ont aussi des répercussions écologiques ICI

Remontée en felouque d'Assouan à Edfou (2 jours 2 nuits) : un des moments les plus agréables du voyage...plutôt que de prendre un gros bateau qui fait du bruit, se laisser aller sur un petit voilier...au fil de l'eau avec coucher du soleil sur le Nil

Louxor : incontournable...on l'appelait Thèbes, la plus glorieuse des anciennes capitales de l'Egypte pharaonique...L'avantage de l'été c'est qu'il y a beaucoup moins de touristes et qu'on peut se payer le luxe d'admirer les temples presque seuls...franchement je n'ai pas souffert de la chaleur...mais je ne sortais pas aux heures les plus chaudes !

visite de l'oasis de Dakhla : après 8 heures de voyage en auto (1 h d'arrêt) dans le désert aux paysages somptueux, on arrive dans une ville qui a conservé ses traditions...hallucinant...je vous le conseille...ne tardez pas trop...tout change à vitesse grand V ! On a dormi dans le désert, c'est une expérience inoubliable !

Marsa Alam : un des meilleurs spots de plongée ! En Mer Rouge on n'observe pas de phénomène de blanchiment des coraux...les experts s'interrogent...nous on se régale...avec juste un masque et un tuba, on a vu des raies aigle, des tortues, des dauphins et une incroyable diversité de poissons !

Et la cuisine égyptienne ?

Elle est sous forte influence de la gastronomie turque, grecque et surtout syro-libanaise.

le pain (aish) est un élément calorique essentiel avec le riz : on le trempe dans la tahina dont les Egyptiens raffolent : une crème de sésame

on trouve partout aussi la salade orientale ou salata baladi : concombre, tomate, oignon et

des légumes (feuilles de vigne, aubergine, poivron, courgette) préparés en mahshi, c'est à dire farcis avec du riz, des herbes, des épices et de la viande hachée

le foul à base de fèves mijotées et relevées d'ail, de cumin et d'huile d'olive se mange souvent au petit déjeuner ainsi que  la ta'amiyya ou falafel constitué d'une purée de fèves relevée et frite ou un mélange fèves/pois chiche, les Egyptiens adorent ces deux plats très courants !

Les Egyptiens ont adopté les mezzé, chez eux ou au resto : tous les plats sont mis sur la table et les convives piochent à volonté ; c'est une tradition de la cuisine libanaise...ces amuse-gueule ou hors-d'oeuvre peuvent constituer, à eux seuls, un repas ! le mot arabe vient du persan maza, "saveur" mais il est intéressant de noter les analogies : en hébreu, matza est la galette de pain azime, en espagnol, la table se dit mesa et meze en turc ; ce terme désignant, par extension, les petits raviers qui la garnissent : tahina (crème de sésame), foul (à base de fèves), falafel (boulettes de fèves frites , houmous (purée de pois chiche au sésame), tzatziki, feuilles de vigne farcies...et baba ghannouj dont voici la recette :

baba ghannouj

littéralement cela veut dire : papa câlin !

C'est un caviar d'aubergine à la crème de sésame, on l'appelle aussi moutabal (prononcer mtabal)

Avant de faire griller les aubergines (ou les poivrons) au four, je préfère les faire griller 5/10 mn sur le feu du gaz pour leur donner un petit goût fumé

On peut faire le baba ghannouj la veille

pour 4/6 personnes :

1 kg aubergines

1 gousse d'ail

1/2 cc cumin en poudre

4 à 5 cs jus de citron

2 cs crème de sésame ou tahin ou tehina (magasin bio)

3 cc huile d'olive

2 à 3 cs persil plat ou coriandre fraîche (facultatif)

Piquer les aubergines en plusieurs endroits avec une fourchette et les poser sur le feu du gaz, les laisser griller jusqu'à ce que la peau noircisse et se boursoufle puis les mettre dans un plat à gratin et les faire griller au four th 180° environ 30 à 40 mn (les aubergines doivent être bien tendres)les mettre dans une passoire et les laisser refroidir complètement

Enlever la peau noircie et récupérer la chair, ajouter l'ail, le cumin, le jus de citron, la crème de sésame et l'huile d'olive, mixer pour obtenir une purée lisse et crémeuse, saler et ajouter le persil, réserver au frais