ING avait d'ores et déjà fait part de son intention de mettre un terme à sa collaboration avec Renault fin 2009 mais le scandale qui a éclaboussé l'écurie française, et du même coup ses partenaires, a eu raison de sa présence sur la carrosserie des monoplaces tricolores. Le groupe espagnol "Mutua Madrileña" l'avait devancé quelques heures plus tôt en annonçant également son désengagement, mais elle devait aussi se retirer à la fin de la saison... Pour éventuellement rejoindre Ferrari, où on attend un pilote espagnol prochainement, actuellement perdu chez Renault... Fernando Alonso !
"A la lumière du verdict du Conseil Mondial du Sport Automobile du 21 septembre 2009 concernant les évènements intervenus lors du Grand Prix de Singapour 2008, ING annonce aujourd'hui qu'il met un terme à son contrat avec Renault, ce qui prend un effet immédiat." indique le communiqué de l'établissement bancaire batave.
"ING est profondément déçu de la tournure des évènements, surtout dans le contexte d'un autrement partenariat réussi. Comme annoncé le 16 février de cette année, ING a décidé de ne pas renouveler le contrat 2007 - 2009 avec Renault et de mettre un terme à sa présence en F1 après la saison 2009."
De son côté, Mutua Madrileña a rappelé à l'écurie Renault que son accord de parrainage établissait clairement que les règlements régissant le sport devaient être strictement respectés : "L'écurie devait se conformer à toutes les règles et règlements de la FIA[...]." L'assureur a poursuivi : "Sa non-conformation conduit Mutua à mettre fin unilatéralement et de manière immédiate au contrat. Mutua exige le retrait de son nom, son logo, et de quelconque élément l'identifiant sur les monoplaces, comme de tout autre évènement prévu dans l'accord de parrainage."
En revanche, le contrat de Mutua Madrileña avec Fernando Alonso reste en vigueur, l'assureur se félicitant que la FIA (Fédération Internationale de l'Automobile) ait conclu que le pilote espagnol n'était impliqué "d'aucune manière" dans l'accident.
Rappelons brièvement les faits... Le 28 septembre 2008, au Grand Prix de Singapour, 2 tours après l'arrêt aux stands de Fernando Alonso, son équipier Nelson Piquet Jr. se crashait. Cela faisait intervenir la voiture de sécurité, qui ralentissait et compactait tout le peloton. Les autres pilotes n'ayant plus de carburant, ils rentraient ravitailler et laissaient le champ libre à Alonso, dont on avait prévu la stratégie en fonction de l'accident de Piquet. L'espagnol remportait finalement la course...
Cet été, lors du Grand Prix de Hongrie, Piquet sait qu'il va être licencié, et décide de mettre au jour l'affaire de Singapour 2008. L'enquête de la FIA et de Renault elle-même est claire : Piquet Jr., le directeur Flavio Briatore et l'ingénieur Pat Symonds ont tout orchestré, mais Alonso n'en savait rien. Le CMSA (Conseil Mondial du Sport Automobile) réuni le lundi 21 septembre 2009 condamne alors Symonds à quitter la F1 pendant 5 ans, Briatore à l'exclusion à vie, tout comme l'équipe Renault, mais cette dernière a cependant un sursis de deux ans, où elle ne doit plus violer le règlement. Les deux pilotes sont acquittés.
Le nouveau directeur de Renault F1, Bob Bell, nommé mercredi pour cette fin de saison, a estimé aujourd'hui que la situation ne pouvait être pire pour son écurie, touchée par le retrait prématuré de deux de ses sponsors.
Outre la cessation "unilatérale et immédiate" des contrats de sponsoring annoncée jeudi par le groupe de banque et d'assurances néerlandais ING et l'assureur espagnol Mutua Madrileña, l'écurie franco-britannique doit faire face à une défection probable de son pilote-phare, Fernando Alonso, en fin de saison, et à une méforme physique de Romain Grosjean à Singapour.
"Ca ne peut pas vraiment être pire qu'en ce moment... Mais nous nous en sortirons." a observé Bell, remplaçant de Flavio Briatore. "Leur départ (des sponsors ING et Mutua Madrileña) n'est toutefois pas une grande surprise. Ils ont le droit de partir dans certaines circonstances. Ils nous quittaient à la fin de la saison dans tous les cas. Et le fait qu'ils aient choisi de le faire avant la fin de la saison est leur décision. Nous le comprenons complètement, car c'est de notre faute." a-t-il poursuivi.
"Nous sommes passés par des moments très difficiles. [...] Mais nous allons nous en sortir et prouver à tout le monde que nous pouvons revenir au sommet." a affirmé Bell, soulagé par la décision de la FIA de n'exclure l'équipe championne du monde 2005 - 2006 qu'avec "sursis". "Il faut considérer l'intensité de ce que nous avons vécu, et Renault est encore ici. Je crois que cela en dit long sur l'attachement de la marque à ce sport."