Il existe un mouvement sourd et profond remettant en cause le Sénat, et plus particulièrement les sénateurs. Si dans l’esprit du public le mot député est lié à la révolution française, le sénateur lui évoque la Rome antique et notamment sa décadence. C’est probablement la raison pour laquelle de nombreux médias et en particulier la très sérieuse France Inter se sont livrés à une présentation pour le moins curieuse de la perte de 300 millions d’euro du sénat.
J’écoutais la radio et lisais la presse le 23/09/2009 et l’information selon laquelle le sénat avait perdu 300 millions d’euros dans l’affaire Madoff était présentée de maniére bien étrange. Au journal de 13 heures, notament, il était présenté en substance ainsi : « Les victimes de Bernard Madoff ont été dans l’ensemble très discrétes. On en apprends chaque jour de nouvelles, hier l’on apprenait que le Sénat avait été victime de Bernard Madoff , perdant ainsi 300 millions d’euros ». Et la journaliste enchaînait sur un autre sujet.
Que va penser l’auditeur, (même si il a quelque chose entre les oreilles ) de cette information ? Que le Sénat, attiré par les bénéfices mirifiques que proposait Madoff, à investi l’argent de la république ( en l’occurrence l’argent de la caisse de retraite spécifique du Sénat ) dans des placements douteux. Or en réalité, personne au Sénat n’a investi un centime dans les fonds de Madoff, personne ne connaissait même ( sauf peux être quelques sénateurs à titre personnels !) l’existence de Madoff ou de ses fonds fictifs. Le sénat a tout simplement investi une partie de ses actifs dans un fonds de l’assureur AGF, fonds lui-même en partie investi dans un fonds de Madoff.
Les réactions « populaires » sur les forums des sites de presse sont éloquents : une grande partie de la population à compris la nouvelle comme je le pré-supposais et les critiques du type « ces pourris de sénateurs qui ne servent à rien et qui en plus spéculent avec l’argent de la république… » sont légions. Sénatoriales ?