La Source du Nil

Publié le 25 septembre 2009 par Julieng

Depuis des siècles, la source du Nil était un mystère enfouis profondément dans les jungles d’Afrique. Dans l’antiquité romaine, la phrase caput Nili quærere, “chercher la source du Nil”, était utilisée comme métaphore pour décrire un but impossible à atteindre. De nos jours, grâce à Google, nous pouvons explorer le fleuve en entier sans bouger de notre chaise ni être obligé de s’habiller.

Le Nil, bien sûr, n’est pas qu’un fleuve. Il est formé de plusieurs affluents dont les principaux, le Nil Blanc et le Nil Bleu, de rejoignent à Khartoum, au Soudan1

Même si le Nil Bleu est le plus petit des affluents, il contribue à la plus grande quantité d’eau. Sa source est située dans les hauts plateaux d’Éthiopie et liée à une source sacrée de la ville de Gish Abay. On doit la découverte du site à un missionnaire espagnol, Pedro Páez, en 1618. Les photos satellites suggèrent toutefois que le cours d’eau commence un peu au-dessus de la ville.

Le Nil Blanc est le plus long des affluents et sa source est donc considérée comme la véritable source du Nil. En 1858, l’explorateur John Hanning Speke devint le premier européen à atteindre le Lac Victoria, qu’il désigna donc comme la source légendaire. Quatre ans après, il se rendit aux Chutes Ripon (aujourd’hui submergées par un barrage), où le Nil Blanc émerge du lac.

Si le Lac Victoria est toujours souvent considéré comme sa source, le Nil peut encore être remonté plus loin, à la source du plus grand fleuve qui alimente le lac. Il s’agit du fleuve Kagera, et sa source a été trouvée dans les collines du Burundi par un allemand, Burckhard Waldecker, en 1934. Sa découverte est immortalisée par une pyramide au sommet du Mont Kikizi, juste au-dessus de la véritable source… qui, si l’on en juge cette photographie, n’est qu’un petit bout de tuyau en plastique utilisé par les habitants du coin pour se laver!

Alors est-ce que ça répond à la question de base? Pas vraiment. En 2006, une équipe d’explorateurs néozélandais et britanniques voyagèrent jusqu’à ce qu’ils estiment être la source la plus éloignée, dans la Forêt Nyungwe au Rwanda. Malheureusement, les photos satellites sont en basse résolution, mais vous pouvez trouver une belle photo de la source sur ce site.

Qui a raison? Sans images haute résolution, c’est difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est que la source du Burundi est bien plus au sud que la source du Rwanda. Il devrait être possible d’utiliser les outils de mesure de distance de Google Maps pour parcourir tout le fleuve et déterminer les longueurs totales des cours d’eau, si l’un de nos lecteurs a beaucoup de temps libre!


  1. Juste à la confluence des fleuves se trouve l’île Tuti, qui était restée une oasis de verdure jusqu’à la récente ouverture de ce nouveau pont suspendu. ↩