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2009 - Marissa Nadler - Little Hells - Reviews - Chronique d'une sirène qui a atteint la surface
Publié le 25 septembre 2009 par Saab190780L'association de la musique de Marissa Nadler et de ce blog musical cela commence à faire une jolie histoire : j'avais déjà chroniqué son opus précédent Song III : Bird On The Water ici et avais évoqué la sortie prochaine de Little Hells au tout début de l'année ici. Marissa Nadler s'est imposée de façon instantanée comme l'une des plus belles artistes jamais découvertes : ses trois opus précédents : Ballads of Living and Dying (2004), The Saga of Mayflower May (2005) et l'apothéose Songs III: Bird on the Water (2007) l'ont imposée comme l'une des plus belles folkeuses de la décennie. Au final, ces trois opus se ressemblent étrangement : du folk ample, très sombre évoquant souvent la mort sous ses différentes angles les plus tragiques avec une touche dream pop et gotique non négligeables. Mais surtout ce qui choquait c'était cette voix de sirène, improbable, surnaturelle, j'avais du mal à croire à l'existence d'une voix si céleste, pure et dramatique.
Pour ce quatrième album Little Hells sorti début d'année 2009, Marissa Nadler voulait un léger changement de cap dans son univers musical afin de ne pas répeter la même recette à l'infini, exit son producteur fétiche Greg Weeks (Espers) pour faire place à Chris Coady (Grizzly Bear, Blonde Redhead, Yeah Yeah Yeahs, etc.), choix audacieux et pertinent afin d'amener un peu de sang neuf. Le temps de la guitare sèche, du reverb et des mélodies linéaires fait place à davantage de lumière, des rythmiques plus étonnantes et des arrangements plus aventureux mais avec toujours la présence de cette voix inimitable et unique en son genre et de belles ballades frissonnantes. Quel choc cela a été de découvrir River Of Dirt premier extrait de l'album : plus accessible, lumineux, rond et rythmé que ses anciennes compositions mais cela n'est finalement que l'arbre qui cache la forêt car l'album est une pure merveille qui regorge que dis-je déborde de trésors permettant d'apporter une nouvelle esthétique plus sophistiquée et travaillée à la musique de Marissa : le psychédélique et sombre Mary Come Alive, la douce/amère ritournelle Little Hells, le squelettique Ghost & Lovers, le bouleversant The Whole Is Wide et l'abîme provoquée à l'écoute de Loner sont les chefs d'oeuvre de l'album.
Encore un petit chef d'oeuvre à ajouter à la liste discographique de Marissa qui étonne, hypnotise et ne noie plus l'auditeur dans une atmosphère de détresse. On en ressort presque réjouit ! Un must de 2009.
Note Finale : A++(+)
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