Mercredi, une enseignante a été agressée à Gonesse (Val d’Oise). Cette violence s’ajoute à la longue liste de celles déjà enregistrées depuis le début de l’année 2009. Toutes les solutions doivent désormais être envisagées pour protéger les élèves et les enseignants.
Alors que le gouvernement a annoncé la mise en place d’un plan de sécurisation des établissements scolaires, les 80 000 membres de SOS Éducation appellent le ministre de l’Éducation nationale à mettre en œuvre des mesures de bon sens:
1. Faire respecter l’autorité des professeurs
Les enseignants doivent être rétablis dans leur mission première, qui est de transmettre des savoirs et non de gérer des problèmes sociaux. Pour asseoir leur autorité, ils doivent disposer des moyens nécessaires ; le droit de donner des « zéros de conduite » et de décider du passage des élèves dans la classe supérieure, doit leur être rendu.
2. Former les professeurs à l’application de la discipline
Instaurer la discipline dans une classe relève de la pratique. Mais les grands principes doivent être enseignés aux futurs professeurs. L’importance décisive du premier contact avec les élèves, de la tenue du professeur, de son déplacement à travers sa classe, du regard adressé à chaque enfant pendant le cours, peut s’apprendre, de même que les principaux pièges à éviter : crier, chercher à attendrir les élèves ou “copiner” avec eux.
3. Réintroduire la fonction pleine et entière de surveillant général dans les écoles
Les professeurs ont besoin du soutien de leur hiérarchie en cas de problème grave avec un élève. La présence d’au moins un surveillant général dans chaque établissement est nécessaire. Sa mission exclusive serait de surveiller les élèves, contrôler les entrées et les sorties, prendre en charge les élèves punis et s’assurer que les sanctions sont effectuées.
4. Créer de vrais cours de civisme
L’enseignement moral et civique, tel qu’il a longtemps été pratiqué, est devenu encore plus nécessaire aujourd’hui du fait de la défaillance des familles. Ces cours doivent enseigner aux enfants, dès les petites classes, les règles de base de la vie en société : saluer et se tenir correctement, surveiller son langage, respecter ses engagements, arriver à l’heure, respecter les adultes.
5. Exclusion définitive à la troisième infraction grave au règlement intérieur
S’il est normal que les enfants aient le « droit à l’erreur », aucun élève ne doit pouvoir commettre trois infractions graves dans un établissement scolaire sans être renvoyé.
6. Supprimer la réintégration automatique après exclusion d’un établissement scolaire
L’élève exclu doit accomplir lui-même les démarches pour demander sa réadmission : lettre de motivation, sollicitation d’un entretien auprès des chefs d’établissement. Il faut éviter de lui donner l’impression, comme c’est le cas actuellement, que c’est à l’Éducation nationale de lui trouver une place ailleurs, et que son « droit à l’éducation » n’implique aucune contrepartie, pas même celle de faire des efforts et de respecter ses professeurs.
7. Restaurer les internats spécialisés
Certains élèves posent de graves problèmes de discipline, au point de nuire au bon déroulement des cours et d’empêcher les autres élèves d’étudier. Ils doivent être scolarisés à part, si possible en internat, avec les moyens nécessaires pour les remettre sur les rails : encadrement, moyens disciplinaires, rythme de vie imposé. Alors leur réintégration dans le cursus normal pourra être envisagée.
8. Rétablir prix et récompenses pour les élèves méritants
Les enfants qui travaillent sérieusement à l’école doivent être valorisés et récompensés de toutes les manières possibles. L’usage des bons points, images, prix, récompenses et bourses peut contribuer efficacement à distinguer les élèves méritants.
Monsieur le ministre, nous comptons sur
votre sens de la responsabilité pour nous
entendre et agir en conséquence.
Rejoignez la liste des signataires de notre pétition en ligne et propagez-la! Toutes les signatures seront remises à Monsieur le ministre de l’Éducation nationale.
(cliquez sur ce lien)
Premiers signataires :
■ Daniel Mach, député des Pyrénées-Orientales ;
■ Marc Bernier, député de la Mayenne ;
■ Véronique Besse, député de Vendée ;
■ Claude Bodin, député du Val d’Oise ;
■ Christian Ménard, député du Finistère ;
■ David Barbaud, professeur d’histoire-géographie ;
■ Nghia Nguyen, professeur agrégé d’histoire-géographie ;
■ Claude Boutron, membre du Conseil Supérieur de l’Éducation et du Conseil National de l’Enseignement Supérieur ;
■ Jean-Pierre Nicolas, député de l’Eure ;
■ Didier Quentin, député de Charente-Maritime ;
■ Véronique Bouzou, professeur de français dans des collèges de banlieues réputées difficiles ;
■ Jean-Pierre Schosteck, député des Hauts-de-Seine ;
■ Jean-Marc Lefranc, député du Calvados ;
■ Bernard Seillier, sénateur honoraire, président du Comité National de Lutte contre l’Exclusion ;
■ Jean-Louis Léonard, député de Charente-Maritime.