DARLING JIM
Qu'est-ce que ça fait du bien un bon livre captivant comme celui-là! Ça faisait quelques semaines que je n'avais pas été aussi fébrile en lisant un roman.
Au début, j'étais sceptique, je craignais une histoire à la Bête du Gevaudan, ce n'est pas trop mon trip les loups-garous et toute la clique, mais rien à voir!
L'histoire m'a tenue en haleine jusqu'aux 2/3 du livre environ, jusqu'à la fin même, l'auteur prenant soin de laisser des questions en suspens dont on aimerait avoir la réponse même si le voile a été levé sur les principaux mystères. J'ai juste eu une petite déception au dernier tiers du livre quand j'ai réalisé de quoi il retournait exactement, j'avais espéré un autre dénouement. Mais bon, pris dans son ensemble et dans son contexte, c'est un roman très réussi, tout colle, j'ai trouvé que l'intrigue était vraiment bien trouvée et bien menée. L'auteur a de l'imagination et un vrai talent de conteur. Ça faisait longtemps que je n'avais pas frissonné comme j'ai frissonné à la lecture de certaines descriptions
J'ai beaucoup aimé l'idée d'un personnage tel que Niall, simple postier aspirant à une carrière de dessinateur de BD (d'artiste graphique selon ses termes) et devenu enquêteur malgré lui. L'exploitation du seanchaí, conteur de légendes irlandaises, dans l'histoire, était également une excellente idée. L'humour n'était pas dominant mais il y avait quelques touches très appréciables, notamment avec le chat de Niall.
Bon, sinon, personnellement, je n'ai pas trouvé très crédible que Fiona et Róisín aient eu le temps d'écrire leur journal avec autant d'aise et de tranquillité qu'un écrivain devant son écran. Autant de détails et de minutie dans les descriptions et dialogues, comme quand on a le temps de bien écrire en choisissant ses mots, ce n'est juste pas possible quand on est dans la situation suivante: séquestré, affamé, très affaibli, et à deux minutes d'être tué...
Des facilités d'auteur comme j'aime qualifier ce genre d'entorse au réalisme d'une histoire, mais bon, j'ai bien voulu fermer les yeux là-dessus.
J'avais été par contre complètement bluffée par les connaissances pointues de l'auteur sur l'Irlande, son folklore, ses habitants, jusqu'à ce que je découvre qu'il s'est inspiré d'un fait divers lu dans un journal irlandais, l'été 2000, a brodé autour en imaginant ce qui a pu se passer, et que ses recherches pour son roman l'ont conduit à parcourir Dublin, Malahide, les comtés d'Offaly et de Laois, le West Cork....
L'auteur
Darling Jim paraît simultanément dans 14 pays. Son auteur, Christian Mork, est né au Danemark et vit à Brooklyn. Il a été journaliste, puis scénariste pour Neil Jordan et la Warner avant de consacrer tout son temps à l’écriture de romans.
Egalement commenté par Ys.