Taking Woostock ( HOTEL WOODSTOCK) (États-Unis)
Réalisé par Ang Lee
Avec Emile Hirsch (Billy), Demetri Martin (Elliot), Liev Schreiber (Vilma), Imelda Staunton (Sonia), Jeffrey Dean Morgan (Dan), Eugene Levy (Max)...
Tiré des propres mémoires de Elliot Tiber, Taking Woodstock : A true story of a Riot, Concert and a Life.
Synopsis
1969. Elliot Tiber, décorateur d'intérieur à Greenwich Village, traverse une mauvaise passe et doit retourner vivre chez ses parents, dans le nord de l'État de New York, où il tente de reprendre en mains la gestion de leur motel délabré.
Menacé de saisie, le père d'Elliot veut incendier le bâtiment sans même en avoir payé l'assurance alors qu'Elliot se demande encore comment il va enfin pouvoir annoncer qu'il est gay...
Alors que la situation est tout simplement catastrophique, il apprend qu'une bourgade voisine refuse finalement d'accueillir un festival de musique hippie.
Voyant là une opportunité inespérée, Elliott appelle les producteurs.
Trois semaines plus tard, un demi million de personnes envahissent le champ de son voisin et Elliot se retrouve embarqué dans l'aventure qui va changer pour toujours sa vie et celle de toute une génération.
Woodstock, un mot qui résonne, surtout si l’on a quelques décennies au compteur ! Un mot qui ferait presque mal quand on songe que l’on n’y était pas ! Woodstock , un événement et un documentaire pour partager un peu de cette folie qui régnât pendant trois jours et trois nuits !
Et voici Qu’Ang Lee revient nous en parler, anniversaire oblige ! Oui mais il le fait avec malice et talent, d’abord en optant pour les coulisses, campant le lieu, les habitants, une communauté de fermiers et un jeune peintre new-yorkais pas vraiment florissant qui revient auprès de ses parents, couple tenant un motel pourri, pingre, véritables caricatures de l’émigrant russo-juif s’estimant persécuté et désargenté !
Pour eux comme pour nombre d’autres habitants du patelin, c’est noël avant l’heure, chacun même les plus réticents ayant à gagner financièrement dans l’aventure.
En nous immergeant dans cette communauté, nous faisant par ailleurs croiser des tas d’autres personnages cocasses, un ex combattant du Vietnam ayant viré drag-queen, un ex vétéran flippé qui durant quelques jours au moins retrouvera un appétit de vivre. Les parents d’Elliot (Demetri Martin) qui verront s’éloigner leur hypothèque et les dollars s’amonceler dans le tiroir caisse. Tandis que leur fils s’émancipe, se libère du fardeau de son homosexualité ( ou bi… ) pour enfin s’afficher sans entraves. Oui là réside un petit message d’Ang Lee, comme le chantait Gainsbourg , 69 année érotique ! Et liberté sexuelle dans une société américaine encore ( et toujours ???) bien rigide ! Et si en 69 sexe et drogues étaient bien au menu, l’homosexualité si mes souvenirs sont bons ne transparaissait pas, du moins à l’écran.
En nous contant cette petite fable (qui cependant repose sur une part véridique), Ang Lee dresse le portrait d’une communauté paysanne s’ouvrant et profitant de la manne qui s’abat sur elle. Il décoiffe aussi tous les protagonistes, les hippies débarqués de tous les horizons comme les autochtones encrottés, comme dans un vent d’espoir il fait cohabiter les deux et entrouvre pour Elliot une échappatoire vers d’autres horizons.
Très fort pour restituer une impression de Woodstock comme si vous y étiez, sans archives, quasiment sans bande son, point commun le plus marquant, le procédé de split screen, effet largement utilisé dans le documentaire Woodstock de Michael Wadleigh, repris ici par Ang Lee pour suivre les différents préparatifs qui transforment le motel /ferme familial en « village de vacances hippy !
Au final on obtient un œuvre bien sympathique. Au centre, le destin d’un jeune homme qui voit sa vie et celle des siens bouleversée, un film sur lequel souffle un vent de liberté comme il devait souffler en 69 dans cette immense prairie, que nous n'apercevrons que de loin, sous la forme d’un embrassement tandis qu’Elliot s’ouvre avec un couple de jeune beatnicks les portes de la perception ! Lucy in the Sky with Diamonds !
Voilou, après cela une grosse envie, se repasser le film Woodstock si on le possède, sinon piocher parmi ses scuds et en sortir. ..pour moi ce sera, un Who, Un Hendrix..et je m’aperçois que je n’ai pas de Santana..Oups un solo de batterie phénoménal risque fort de me manquer..
Excessif.Com "...Le cinéaste se concentre donc ici avec intelligence sur une petite histoire dans la grande histoire, un délicieux épisode, le cheminement d'un homme ayant permis que tout cela prenne forme, sans réellement y participer directement, le récit d'une libération personnelle s'inscrivant avec pertinence dans le parcours d'Ang Lee...."
CritiKat.Com "..Au lieu de fondre une collectivité dans une époque, la sensation lourde de la reconstitution pèse parfois. C’est pourtant dans la fantaisie légère qu’Ang Lee excelle .."
Le Monde.Fr - "Hôtel Woodstock" : la philosophie Woodstock vue avec le regard généreux d'Ang Lee