Au-delà des nombreuses questions que posent la vente d’armes de ce niveau (et de ce prix) à un pays comme le Brésil qui a bien du mal à mettre en place les investissements infra-structurels civils qui lui font tant défaut ( routes, écoles, logement sociaux…) et dont je parlais dans un précédent post : 36 Rafales pour le brésil , il semblerait que les choses ne vont pas se passer comme Nicolas Sarkosy le pense ou feint de le penser
Contrairement à ce qu’annonce Nicolas Sarkosy depuis sa visite au Brésil début septembre, les jeux ne sont pas faits pour la vente du rafale et il est fort probable que Nicolas Sarkosy, en annonçant à l’avance la conclusion du contrat n’ait été pour le moins contre productif, voire même n’ait marqué contre son camp.
En effet, si les ventes de sous marin et d’hélicoptères ont bien été signé ( Il a fallu pour cela rappeler au service un amiral en « retraite » qui a représenté longtemps la marine française au Brésil ), il n’en va pas de même pour les 36 rafales.
Le premier point très ennuyeux est du à l’annonce de Nicolas Sarkosy. En effet, tout connaisseur du Brésil sait comme l’armée Brésilienne est soucieuse de son indépendance. Alors que Sarkosy clamait haut et fort début septembre que le contrat était « dans la poche », les militaires (décisionnaires) rappelaient qu’ils ne s’étaient pas encore prononcés et qu’ils avaient jusqu’au 23 septembre pour le faire. Signe apparent de cette « non acceptation » du fait politique, le délai de remise des offres à été reporté au premier Octobre.
Le deuxième point, lié à l’annonce de Sarkosy, lui aussi, est le suivant : En annonçant que les jeux étaient faits, Sarkosy à poussé les autres compétiteurs à remettre en cause leur réponse à l’appel d’offre. C’est ainsi, officiellement sur la demande des Suédois que le délai de remise des appels d’offre à été prorogé jusqu’au 01/10/2009.
Le troisième point est lié au cout du Rafale, alors que les Brésiliens parlent d’un contrat de 2.5 milliards d’euros, les français évaluent le contra à environ 5 milliards d’euro. Pour info, la proposition suédoise qui pourrait bien damner le pion à la proposition française est justement de 2.5 milliards d’euros.
Enfin, le fait que le rafale n’ait encore jamais été exporté ( et ce n’est pas faute d’essayer, pourtant) joint au récent accident qui à conduit à la perte de deux rafale le 24/09 (et d’un pilote) dans la rade de Toulon risque de peser lourd dans la balance. Avec un autre Rafale perdu le 06/12/2007, cela fait trois rafale perdus sur un total de 30 rafales en service environ, sauf erreur de ma part. D’accord, cela peut être un mauvais coup du sort pour cet avion mal né, mais environ 10 pour cent de perte sur 8 ans en temps de paix, c’est lourd, très lourd à porter.
Si à cela nous rajoutons que, même signé, il existera encore un doute sur la réalité de l’exécution du contrat ( c’est une spécificité Brésilienne, souvent des projets sont montés, des contrats signés, puis cela traîne des années, voire des dizaine d’années car les financements qui avaient été votés ne sont pas libérés…
Bref, je ne donne personnellement pas cher des chances du Rafale, ce qui somme toute me réjouit car je déteste l’idée que mon pays vende des armes, surtout à un pays qui n‘en a pas besoin… ( Le Brésil n’a pas fait de guerre depuis la guerre du Paraguay en 1870, si l’on excepte les participations symboliques aux deux guerres mondiales…) et qui a tant d’investissements lourds plus urgents à faire…