S'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est qu'on se moque des gens sans raison. Juste comme ça, pour blesser. Qu'on sorte leurs propos du contexte dans lequel ils ont été tenus. Qu'on se gausse de leurs paroles prononcées sur un coup de tête. Qu'on raille leurs animaux préférés parce qu'on est simplement un sale ignorant intolérant. Qu'on se fiche de leurs origines, ou de celles qu'ils aimeraient avoir.
Et surtout, je ne supporte pas qu'on se fiche des origines des gens quand on est soi-même un sale belge blasphémateur destiné à brûler pour l'éternité dans les flammes concupiscentes de l'Enfer pendant que le Tout-Puissant vous montrera du doigt en criant « HA-HA ! » et que des angelots ventrus vous jetteront des cailloux en nuage.
Du coup, je vous le dis tout net, ne faites pas comme moi et n'achetez pas la Nostalgie de Dieu de ce voyou mangeur de frites de Marc Dubuisson.
Crachez même si vous le voulez sur sa couverture à l'élégance trompeuse. Arrachez-en les pages avec ces ridicules bonshommes bâtons, aussi jouissivement expressifs soient-ils. Médites de ses dialogues suintant d'anticléricalisme entre un bonhomme suicidaire et un Dieu cynique et désabusé dans tous les salons que vous fréquenterez, parlez-en partout, que les gens sachent qu'il ne faut pas l'acheter même si c'est foutrement drôle, et qu'en plus, c'est trouvable gratos sur internet, là, avec la suite là.
Et surtout, n'allez pas le voir au festiblog dimanche prochain entre 16h et 18h, sauf si c'est pour lui dire que c'est un peu facile de pourrir la réputation des gens sur internet et que si c'est un homme, il pourrait un peu s'expliquer en face à face, puis pour lui prendre une dédicace que vous vendrez plus tard cher sur ebay pendant qu'il sera encore en train d'apprendre à dessiner un oryctérope, ce gros nul.
Non mais, je vous jure...
Jamais on m'a traité comme ça.