Peu de livres disponibles et un coût encore élevé : que peuvent contre ces données les bibliothèques universitaires qui se confrontent à une demande en forte hausse de la part des étudiants ? Si une récente étude réalisée sur deux ans suggère aux éditeurs que l'apparition des livres en version numérique n'impacte pas les ventes, ces derniers ne fournissent pas encore suffisamment d'ouvrages pour répondre aux attentes des établissements et de leurs usagers.
Le Joint Information Systems Committee a en effet fait part de ses conclusions après l'examen de la vie de 36 ouvrages numériques proposés dans 127 bibliothèques universitaires. Aucune incidence révélée sur les ventes et pas non plus de pertes pour les éditeurs constate-t-elle. Des résultats qui avaient laissé l'éditeur Macmillan plus que sceptique, ce dernier arguant que l'on ne peut se fier à une si faible proportion d'ouvrages pour que l'étude soit efficiente.
Cependant, les inquiétudes restent légitime : pour certaines maisons les achats effectués par les étudiants représentent 70 à 90 % des revenus dans le secteur scolaire. Dans le cas des revues scolaires - publications d'articles, etc. - si elles n'ont pas d'existence numérique, elles n'existent pour ainsi dire pas. « Mais les bibliothèques sont frustrées parce qu'elles ne sont pas en mesure d'obtenir les ouvrages ni les manuels numériques dont elles auraient besoin : les éditeurs font de la rétention », Hazel Weedward, de la bibliothèque de Cranfield.
Les résultats de l'étude entraîneront-ils une confiance accrue des éditeurs ? Rien n'est moins sûr, malgré les espoirs fondés des bibliothécaires. Près d'un quart des élèves sondés durant l'étude oscillait entre insatisfait et très insatisfait de l'offre numérique actuelle. Et avec l'augmentation d'étudiants à temps partiel ou qui optent pour l'enseignement à distance, les livres numériques seraient une réponse appropriée pour favoriser leur cursus.
Or, de l'offre dont les établissements peuvent actuellement bénéficier, on ne retient que deux choses : les ouvrages sont souvent inappropriés et les tarifs de ceux qui pourraient être intéressants sont largement trop chers. L'alternative serait donc une double exploitation, tout à la fois des textes en version papier, mais également de leurs versions en ligne...
Ce qui éviterait que l'on arrache les pages de certains manuels, glisse-t-on...