« Il y a trois ans, quand on a porté plainte, on nous prenait pour des fous, c'était un peu David contre Goliath depuis le Syndicat national de l'édition (SNE) et la Société des gens de lettres (SGDL) nous ont rejoint. Google continue à piller le monde de l'édition à un rythme infernal, ce n'est plus possible. »
Après trois années d'instruction, le procès peut enfin débuter, se félicite-t-il : « Il est choquant de numériser nos livres sans nous demander notre avis. Il faut que Google accepte de payer, pour chaque livre, des droits aux éditeurs et aux auteurs. » Selon ses chiffres, La Martinière compterait de 3 à 4000 ouvrages déjà pris dans la numérisation de Google.
Alors qu'outre-Atlantique, les acteurs du règlement Google ont demandé au juge de New York un délai, repoussant ainsi la date butoir du 7 octobre, la France va donc assister à une bataille rangée d'avocats, alors qu'un autre clivage s'instaure dans le pays. En effet, si d'un côté Numilog, propriété de Hachette, a récemment fait valoir qu'il ouvrait ses services de diffusion numérique aux autres éditeurs - chose délirante, puisque l'on trouve des titres de Gallimard depuis des années, mais soit - en face, le regroupement Gallimard, justement, Flammarion et La Martinière se maintient avec l'arrivée prochaine d'Eden, la plateforme maison.
Et qui plus est, Editis lancera la sienne.
Reste que selon les informations données par Teresa Cremisi, PDG de Flammarion, la plateforme Eden pourrait n'être destinée qu'aux professionnels, libraires et bibliothécaires, ce qui lui ôte une grande part de son intérêt.