Oui la lumière se prosterne
mais seulement devant une autre lumière
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Toujours la pensée revient
Toujours la poésie voyage
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Le message de la rose est son parfum
Elle nous le transmet dans un murmure
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Le secret est la plus belle des maisons
mais on ne peut y habiter
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Le désert est allé loin dans l’amour du soleil
Ainsi s’est-il brûlé
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Le météore tombe
et la feuille tombe
Mais où est la ressemblance
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L’obscurité naît paralysée
La lumière voyage dès sa naissance
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Le soleil répète sa limière
qui est toujours nouvelle
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Le papillon est fil de lumière -
le feu est son plus beau vêtement
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Rarement chante la mer -
elle est créée pour danser
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Les vagues -requiem de voix
que la mer élève
pour saluer le silence des rochers
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Jardin – femme
dont la terre est le corps
et l’herbe le vêtement
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Même quand il s’attriste
le soleil ne peut s’habiller que de clarté
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L’obscurité – despote qui encercle l’espace
La lumière – chevalier qui le libère
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Rose – vaisseau naviguant dans l’air
transportant un seul passager – le parfum
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Le parfum de le rose la révèle
toute vertu se délecte de telle révélation
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Il est heureux que la lumière lise
et n’écrive pas
Sinon elle resterait absente
prise par la lecture de l’obscurité
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La volupté est-elle péché
Parfois peut-être
Quant au plaisir
il est toujours innocence
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(Adonis)