… Ingérence gonadique !
La loi de 1994 est paradoxale. Tant que la personne est vivante, même si l’on sait qu’elle va mourir, l’insémination est théoriquement possible. Mais dès qu’elle décède, l’insémination devient interdite.
Dépassons ce débat juridique stupide -il y aura assez de grands juristes pour justifier l’injustifiable- et mettons une seconde en parallèle avec un autre, celui des dons d’organes post-mortem.
Récemment le Président de la République, à l’occasion d’une visite “polémique”, mais avant lui beaucoup d’autres, les médecins, les associations se font les promoteurs de ce don d’organes qu’il faudrait renforcer dans notre pays.
«Je pense d’ailleurs qu’il y a des sujets qui n’appartiennent pas à la politique politicienne. Quelles que soient ses convictions, le devoir de soutenir ceux qui font des dons d’organes et le devoir de soutenir les équipes médicales, c’est un devoir d’Etat».
Nous allons bien sûr dans le même sens. Mais alors que dire que cette interdiction Rennaise ?
Un cœur, un rein , un foie, un poumon, que sais-je … seraient-ils organes misérables, anonymes, sans gènes … et moins dignes de respect qu’une paillette de sperme ? Le sperme serait plus “précieux” qu’un coeur.
La question pourrait se poser si le donneur avait expressément signifié qu’il interdisait l’utilisation de sa semence après sa mort. Ce n’est pas le cas dans cette affaire Rennaise, au contraire : l’époux avait donné son accord, et le prélèvement avait été réalisé à cet effet.
Il ne s’agit pas de tomber dans le tout est possible et sans précautions. Ces dédales de la transmission de la vie sont complexes et méritent qu l’on s’y arrête. Mais l’affaire de Rennes et de Fabienne Justel, apparaît comme des plus simples sur le plan humain et ne bouscule pas une éthique chatouilleuse; sans doute bien moins que la question des mères porteuse par exemple.
Ce décalage tous les jours constaté entre le législateur qui veut trop embrasser la complexité, et la réalité simple de la vie et de la mort porte un préjudice important à la crédibilité et donc à l’acceptation de la Loi. C’est un facteur d’instabilité de la société.
Non ! Une paillette de sperme n’est pas plus précieuse qu’un organe prélevé sur un mort « anonyme » pour en faire don à celle ou celui qui l’attend pour continuer sa course.
Il faut être révolté par cette ingérence gonadique.