Génération expérimentale

Publié le 24 septembre 2009 par Didier54 @Partages
Lu dans les Inrockuptibles la critique d'un documentaire dernièrement passé sur Canal +.
En voici quelques bribes. L'article, consacré à 40 ans, est signé Jean-Marie Durand.
Quarante : rien que le chiffre crispe. La célèbre crise de la quarantaine, par-delà le cliché, signale les troubles d’une génération un peu patraque. Trop de choses derrière soi qui encombrent, et trop devant encore à conquérir. Entre la jeunesse définitivement éteinte et une maturité à réinventer, les quadras cherchent une voie nouvelle, mais le chemin est périlleux ! Si les trentenaires, en dépit de leurs difficultés à s’inscrire dans le monde professionnel, gardaient encore intacte une forme d’énergie vitale, les quadras exhibent ici une forme de renoncement. Ou plutôt une forme de désenchantement contrebalancé par une envie désespérée de le surmonter. (...)
En filmant (...), Marie Agostini a capté cette nécessité pour ces quadras de tout recomposer. Cette agitation s’incarne dans le besoin de créer sans cesse des liens affectifs ou dans le temps passé à téléphoner pour ajuster les emplois du temps de familles fragmentées.
Cette génération, explique une sociologue, vit une période de réajustement permanent avec une idée fixe : inventer une “second life”. Une seconde vie qui est plus simple à façonner virtuellement…
Génération expérimentale, les quadras mettent la question du couple au coeur de leur préoccupation : comme si après des échecs à répétition, on n’y croyait plus vraiment, tout en croyant encore secrètement à ses promesses. Les mecs, pleins de cicatrices, sont un peu paumés, tiraillés entre les demandes paradoxales de leurs femmes (sois un mec, dur et doux à la fois, aventurier et homme d’intérieur…), les filles assument la lassitude de leur condition de mère ou d’épouse (comme la chanteuse Claire Diterzi, bien vénère contre les mecs et les enfants)… Vivre en accord avec ses désirs : la volonté de plénitude est à la mesure de la fragilité d’une génération incertaine parce qu’en transition. 50 ans, la clé du bonheur ? [40 ans, le monde et nous. Documentaire de Marie Agostini].