Dès le 1er janvier 2008, les touristes lausannois pourront voyager à l’œil sur le réseau Mobilis. Pour mon parti, cela constitue une bonne nouvelle. Cela constitue aussi une bonne nouvelle pour l’air et l’environnement, car l’usage des transports publics est encore le moyen le plus efficace de lutter contre la surconsommation de produits pétroliers.
La gratuité des transports publics est l’une des causes que la POP & Gauche en mouvement défend ardemment depuis un temps certain avec des résultats plutôt maigres. En effet, les opposants à cette gratuité - qui n’en est effectivement pas une,car il faut bien que quelqu’un paie - rétorquent systématiquement : avec quoi va-t-on payer les frais engendrés par le libre parcours en transports publics ? Cette question est une bonne question et c’est pour cette raison qu’Evelyne Knecht et moi avons proposé d’étudier le financement de cette gratuité par un péage urbain. Proposition faite en 2004 par voie de postulat dont l’étude devrait être terminée pour l’entrée en service du m2.
En attendant, les nombreux visiteurs – 950′000 nuitées en 2006, dont la plupart pour du tourisme d’affaire – pourront profiter «de cartes libre parcours Mobilis sur les quatre zones des transports publics lausannois, financée par une part des taxes de séjour» jusqu’à une concurrence d’une durée de séjour de quinze jours.
Comment donc cette soudaine gratuité des transports publics pour les touristes de la capitale vaudoise est-elle possible ? La réponse est simple : d’une part les visiteurs de la ville vont se payer eux-mêmes cette gratuité grâce à la taxe de séjour, d’autre part par la volonté de la «politique de promotion des transports publics de la ville». Cela signifie en clair que rendre les transports publics accessibles sans bourse délier sur le moment permet de les promouvoir et que cela incite les touristes à les utiliser au détriment des autres moyens de transports. On ne voit pas très bien pourquoi les résidents réagiraient autrement.
Comment et à combien les tl facturent-ils cette prestation ? Interrogé à ce sujet, le syndic Daniel Brélaz répond que les tl reçevront une somme forfaitaire de 1 franc par touriste et par nuitée prélevée sur la taxe de séjour qui varie entre 2,10 et 3,40 francs. Ce montant a été calculé sur des estimations statistiques. Par contre, il n’y a hélas pas eu de contact avec les transports publics genevois et bâlois qui offrent le même service pour qu’une seule carte puisse servir dans les trois villes. Peut-être une prochaine fois ?
La gratuité des transports publics est donc possible, pour peu que l’on en trouve le financement et que l’on en ait la volonté politique. C’est un premier pas, qui mérite d’être suivi de plusieurs autres.
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