Bob Lee Swagger (Mark Wahlberg) était l’un des meilleurs snipers de l’armée américaine. Depuis une mission "suicide" en Afrique et la mort de son co-équipier, Swagger a quitté l’armée et vit en ermite dans les montagnes. Un jour pourtant, le Colonel Isaac Johnson (Danny Glover) frappe à sa porte. Ce dernier demande les services de Swagger pour assurer la sécurité du président des U.S.A. Le locataire de la Maison Blanche serait, en effet, la cible d’un tireur d’élite travaillant pour une organisation terroriste. Après avoir hésité, Swagger accepte finalement de participer à cette mission en apparence tranquille. Notre ancien soldat ignore qu’il est en fait tombé dans un piège diabolique…
Génocide, complots, trahison, appât du gain,… Le moins que l’on puisse dire c’est que le "Shooter" d’Antoine Fuqua ne ménage pas l’Administration américaine. On aurait pu craindre d’assister à un pamphlet patriotique de 2 heures ; heureusement le réalisateur et le producteur Lorenzo di Bonaventura ("Transformers", Constantine, "Dérapage", "Doom") ont choisi de ne pas emprunter cette voie empestant le déjà-vu.
La bonne nouvelle, si l’on peut dire, c’est que l’ennemi provient directement des plus hautes sphères du Gouvernement américain. L’opposition entre le soldat pur et dur, aimant son pays, et les bureaucrates véreux, avides d’argent, est très bien exploitée sous l’œil attentif et expérimenté de Fuqua. Ce dernier sait y faire question action ! C’est une certitude. "Shooter" revisite d’ailleurs de manière explosive et parfois même très impressionnante le filon usagé des chasses à l’homme comme on a pu voir, par exemple, dans "Le Fugitif" ou récemment dans "La Sentinelle". Il est également question de vengeance dans ce film. Cette vengeance est froide comme du métal et sans compromis.
Certes l’histoire n’est pas follement originale, toutefois le scénariste Jonathan Lemkin ("L’Associé du diable", "L’Arme fatale 4") introduit quelques bonnes surprises. Je pense tout particulièrement aux scènes de Michael Pena, qui joue l’agent du FBI Nick Memphis, le partenaire malchanceux du fugitif Swagger. Après sa magnifique prestation dans "Collision" et après "World Trade Center", Pena nous revient dans la peau d’un agent maladroit qui va progressivement devenir un apprenti tireur d’élite assez doué. Le partenariat Michael Pena / Mark Wahlberg est à ce titre assez intéressant et revigore un peu un film musclé et dur manquant parfois d’originalité.
Parlons maintenant de Mark Wahlberg, le héro du film. Ce n’est plus un secret pour personne : Wahlberg est calibré à la perfection pour jouer les (supers) héros musclés et intransigeants. "Les Infiltrés", "Quatre frères", "Le Corrupteur", "Big Hit",… Sa réputation n’est plus à faire ! Reste que cet acteur sait également se montrer plus pausé et camper des personnages plus emblématiques et réfléchis comme dans "La Vérité sur Charlie" (2003) ou dans l’excellent "Braquage à l’italienne" (2003).
Pour "Shooter", Wahlberg ne joue (hélas !) pas dans la subtilité. Arborant un regard d’acier et une solide carrure, Mark va droit au but : faire un joli carton et se venger des "pourris" qui veulent lui faire porter le chapeau. En permanence le doigt sur la gâchette, Bob Lee Swagger fonce dans le lard. C’est radical, pas très fin (vous vous en doutez), mais ça a le mérite d’être distrayant. Ce raisonnement simpliste ("Œil pour œil, dent pour dent") constitue un excellent motif pour aligner des séquences énergiques et nous offrir de belles scènes d’actions pimentées de quelques giclées de sang. Les amateurs des gros calibres et des films 100% action seront comblés !
La bande-annonce...