Coup de tête terminé à peu près aussi souvent que commencé, c'est à dire beaucoup. Je n'ai pas compté, estimé juste. Je me demande combien d'octets précisément pourraient peser toutes les fins conjuguées jusqu'à présent. Interrogation en suspens.
La fin pour moi reste une impasse. N'importe laquelle. Je redessine au fur et à mesure des réécritures des bouts de bout du tunnel. Parfois plusieurs embranchements possibles, parfois fins à choix multiples. Les premières fins esquissées étaient, à quelque chose près, celles de In the city of shy hunters. Les autres à présent ne me satisfont plus, même vaporeuses, même virtuelles encore, même seulement esquissées entre deux jours.
Je réfléchis depuis ce matin à l'élaboration d'une nouvelle fin fumeuse qui viendrait (forcément) tout gâcher. Car j'ai beau reprendre en arrière les livres adorés de ces dernières années, je ne vois pas vraiment quelle fin m'aura particulièrement marqué. Même les vertiges temporels et boucles déviantes de Bolaño ne m'enthousiasment pas plus que ça. La fin de Lockpick Pornography, pourtant réellement réussie dans la continuité du récit, correspond finalement à un tête à queue de feuilleton télévisé. Idem pour le fameux In the city of shy hunters qui finalement ne me convainc plus. Disons plutôt que ces fins là, je ne peux pas les transposer vers les miennes.
Je reprends le plan de la chose : la quatrième partie, Ville II, est celle des destructions totales et osseuses. Que pourrait-il bien y avoir après ça ? La cinquième partie est un épilogue déguisé censé se terminer par le mot « vraiment ». Plus j'y réfléchis (c'est à dire depuis ce matin) et plus je suis persuadé que la rencontre avec Ajay doit être repoussée hors texte. Ne pas savoir, trancher dans une suite de mots qui ne vient pas, voilà la vraie réalité de cette relation inexistante. Cette idée me plaît. Mais ne m'avance pas. Trancher quelque part, trancher dans un mot, peut-être, trancher avant même la fin de la quatrième partie, trancher en plein mouvement, pleine pensée, pleine démarche, trancher sans attendre que la tête s'écrase dans le béton d'en face, trancher avant que le sang coule et que les pupilles tournent. Puis tourner la page, tourner la page vraiment.