Acadomia, société de soutien scolaire a lancé le 16 septembre une formule plutôt étonnante. Il s'agit d'un pack pour les élèves qui vont passer le bac avec une garantie « satisfait ou remboursé ». Le pack en question propose des stages (pendant les vacances et juste avant le bac) et une soixantaine d'heures de cours à domicile.
Acadomia précise que pour que ce pack soit pleinement efficace il vaut mieux souscrire avant le 31 octobre. On se souviendra aussi d'une autre offre dans la même veine proposée en partenariat avec la Fnac.
Le bac à vendre ?
Bien évidemment, une telle opération commerciale, digne d'un bon supermarché, n'a pas laissé indifférent. Et pour une fois le ministre de l'Éducation nationale et les syndicats d'enseignants ont marché côte à côte. Luc Chatel s'est insurgé : « Le bac n'est pas à vendre ! ».
Si Philippe Coléon comprend la colère du ministre, il compte bien défendre son offre et contre-attaque : « Dans les rues il y a des bus et des taxis. Du public et du privé. Ils arrivent à rouler dans les mêmes voies sans se cracher dessus. Il fallait bien qu'on réagisse à la dérive de l'éducation nationale qui va maintenant vers le service en développant des formes de soutien scolaire gratuit. L'État a une obligation de moyens ; nous, notre valeur ajoutée, c'est la garantie des résultats ».
Les hostilités sont clairement ouvertes. Il ne faut pas oublier dans tout ça, que les offres de services à la personne (dont le soutien scolaire fait partie) se sont énormément développées grâce au crédit d'impôt accordé par l'État. Drôle de retour de bâton. Une situation qui n'est pas non plus sans rappeler les « fours à bachot » du XIXe siècle (qui eux aussi proposaient des offres similaires sous un état très libéral), indique Claude Lelièvre.
Une offre utile ?
Et quand on regarde en profondeur l'offre est-elle vraiment intéressante ? Il faut tout d'abord noter que sur les 2 940 euros du prix de ce pack seulement 1 600 euros seront remboursés (hé oui le remboursement tient compte du crédit d'impôt justement). D'autre part, le taux de réussite au bac est tout de même très élevé, donc Acadomia ne prend pas de gros risques. La question est surtout de savoir quels seront les parents qui auront les moyens de souscrire à une telle offre.
Dans ces conditions-là, la société espère bien ne pas avoir grand-chose à rembourser et de toute façon l'opération sera largement rentabilisée par les packs non remboursés. L'offre d'Acadomia ne serait-elle finalement qu'un peu de poudre aux yeux ? Un coup marketing pour redorer son image (en s'associant à la réussite au bac) et redresser ses comptes ?
Selon le patron de celle-ci 320 familles y auraient déjà souscrit.