Trois albums, trois Victoires de la musique, une renommée mondiale, la carrière d'Emilie Simon se poursuit avec un nouvel opus décevant qui ne manquera pas de destabiliser les fans de la première heure.
Depuis 2007, la jolie brune s'était faite discrète. Après le succès critique et public de ses albums, Emilie Simon a voyagé et s'est installée aux Etats-Unis où elle nous a concocté son nouvel album au nom intrigant de The big machine. Les attentes étaient gigantesques après l'excellence de son opus précédent, Végétal, véritable chef d'oeuvre. Hélas, celle que nous avons jusque là couvert des plus beaux compliments nous déçoit. En douze nouveaux morceaux, Emilie délaisse ses compositions audacieuses et fourmillantes d'effets et de sons travaillés pour une simplicité déconcertante aux inspirations Bushistes (Kate, pas Georges !) évidentes. Sa voix se fait plus aigüe, criante et agaçante, mise en relief par un traitement douteux qui fait penser à un mauvais mixage. Dire que l'album est râté serait néanmoins un peu exagéré car il possède un charme certain, notamment permis par les touches de musique sinoisante et une électro parfois efficace ("Chinatown", summum de l'album ; "The cycle" et sa coulée électro à la Muse). Mais passés ces - trop - rares lumineux moments, The big machine se perd dans un univers qui peine à s'imposer un cadre cohérent. Moins fin et espiègle que ses précédentes créations, cet album marque certes un changement important dans la carrière d'Emilie, mais peut-être pas le bon. "L’électronique n’est plus au cœur de mon travail, elle sert à préciser par touche des éléments de la chanson. Je me suis interdit d’utiliser l’ordinateur pour créer afin de me concentrer sur les mélodies au piano-voix", confie-t-elle à nos confrères de 20 Minutes. Dommage, car c'est vraiment en soundmaker sensible qu'Emilie Simon nous faire rêver, totalement. Certainement la déception de l'année.
The big machine - Emilie Simon : 3/5
Disponible chez Barclay
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