Indépendamment du débat sur la cause de ce que l'on nomme le dérèglement climatique, se pose la question de la réceptivité du public aux divers scénarii et à leurs implications dans nos vies quotidiennes. Andrew C. Revkin pose la question dans le New York Times dans un article du 21 septembre: comment créer une dynamique pour un traité international sur le climat, à un moment ou la température moyenne mondiale est relativement stable depuis une décennie, et pourrait même baisser dans les années à venir (http://www.nytimes.com/2009/09/23/science/earth/23cool.html?ref=science)
Comment faire pour apporter non seulement de l'information, mais des changements réels? Est-ce que la communication suffit? L'auteur pose la question à des chercheurs et en parle sur son blog Dot Earth (http://dotearth.blogs.nytimes.com). Voici la synthèse de quelques réponses:
Selon Tom Lowe, chercheur au Center for Risk and Community Safety de Melbourne, en l'absence d'éléments physiques évidents que quelque chose de mauvais va se passer, les gens tendent à adopter une attitude de "wait and see". Dans de nombreux cas les gens reçoivent le message, l'intègrent intellectuellement, mais ne bougeront pas tant qu'il n'auront pas fait l'expérience du problème. En réponse, les communicants montent le volume et le niveau d'urgence du message en allant jusqu'à l'hystérie, ce qui tend à faire passer le public dans un mode d'incrédulité: il y a un trop grand décalage entre la communication sur la menace, et la réalité observable de la menace.
Une autre tendance exprimée par Robert Brulle, sociologue, est la normalisation, le "faire-avec": quand un environnement se détériore de manière régulière, le public s'accommode de la situation plutôt que chercher à revenir à une situation antérieure (peu définissable) ou empêcher une dégradation supplémentaire (ne sachant pas comment faire de toute façon). Par exemple les gens qui vivent en ville ne se rendent tout simplement pas compte du niveau de pollution par rapport à un idéal qu'ils ne connaissent pas, ou très peu. Ce niveau anormal devient tout à fait normal.
Et pour terminer, selon Roger Pielke, politologue, ce dont les gens ont besoin ce n'est pas de plus d'information, c'est de plus d'options. Proposez au public des voitures zéro émissions de CO2 à des prix normaux et les gens les achèteront. Offrez à la Chine et à l'Inde une solution de production d'énergie propre moins chère que le charbon et ils l'achèteront en masse. Donnez aux pays en voie de développement des réels moyens pour assurer la santé, l'accès à l'eau propre, une infrastructure correcte et vous aurez de nouveaux alliés et de nouveaux marchés. Ceci ne nécessite pas de la communication, mais de l'action! Il faut investir dans la technologie, dans le développement, dans les gens.
Alors Copenhague, plan com ou plan d'action?