La maison de Pierre Mac Orlan

Publié le 23 septembre 2009 par Rendez-Vous Du Patrimoine

Clichés I. Rambaud
Il est toujours émouvant de pénétrer pour la première fois chez un écrivain. C'est encore plus vrai lorsque l'écrivain vient de s'absenter et qu'il vous a laissé un moment seul dans son bureau.
La maison de Pierre Mac Orlan, à Saint-Cyr-sur-Morin (77), produit cet effet car les visiteurs pénètrent dans l'intimité même du créateur. L'écrivain y est décédé en 1970. Depuis cette date, la maison n'était plus ouverte à la visite. Grâce à quelques artifices invisibles, à la sensibilité du scénographe et à l'aménagement intérieur, tout en finesse, le décor revit pour notre plus grand bonheur.

Passons la porte du jardin, la voix même de l'écrivain nous y invite, les parfums de la cuisine et de la soupe qui mijote nous attirent jusqu'à la salle à manger, prête à nous recevoir.

Les conserves sont là dans les placards, la marmite est sur le feu, les globes de mariée sur la cheminée, les cuivres brillent comme dans les maisons d'autrefois, (années 60).
A l'étage, les patins obligatoires, la salle de bain avec ses grosses robinetteries, la chambre avec son édredon et ses tableaux d'amis nous font glisser cinquante ans en arrière vers les nuits solitaires des campagnes où seul le tic-tac de la pendule rythme le silence.


Et puis, au bout du couloir sombre, d'une peinture jaune/vert un peu brillante et inusable, le bureau nous attend avec sa grande table, sa lampe verte, son désordre de papiers, de livres (Les rebelles de Jean-Pierre Chabrol, le Dictionnaire des mots d'argot ...), les lunettes rondes, le porte-plume, les encriers, tout le fatras qui prépare l'oeuvre et aide l'écrivain acharné à écrire, les manches de la chemise retroussées, parce que, dit-il, écrire c'est épuisant "comme un type qui vient de suer un mystère, qui vient de scier un mystère ...".
Dans un coin, le fauteuil porte le célèbre béret écossais, une table basse des quantités de pipes. La radio, le tourne-disque sont là qui inscrivent aussi Mac Orlan, amateur de chansons et de télévision dans son temps et sa modernité.
La fenêtre donne sur le jardin.
On n'oublie pas, en partant, d'aller visiter la tombe de Dagobert, le perroquet qui ne put combler la solitude de l'écrivain après le décès de sa femme Marguerite (1962), l'âme bien présente de cette maison.


On se promet aussi de relire Quai des brumes, La Bandera, l'Ancre de Miséricorde... en se rappelant que l'aventure des mots, les bagarres et les marins au long cours ont pu aussi naître dans une petite maison tranquille, bien tenue et sentant le pot-au-feu, au bord d'une tranquille petite rivière de campagne.
Le site officiel du Comité Mac Orlan (biographie et oeuvres)
Les visites de la maison : ouverture excveptionnelle les 27 septembre, 25 octobre et 29 novembre.
Accueil des groupes le mardi et des individuels le dernier dimanche de chaque mois du 1er avril au 30 septembre.
Etant donné la capacité d'accueil limitée (30 personnes maximum), les visites se font uniquement sur réservation au Musée des pays de Seine-et-Marne (01 60 24 46 00) .Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !