Selon John Hare, éditeur chez Internet Sacred Text, au cours des deux dernières semaines, tout éditeur souhaitant mettre en vente un livre du domaine public s'est heurté à un verrouillage ferme : « Votre livre est en cours d'examen par l'équipe des opérations du Kindle car nous essayons d'améliorer l'expérience Kindle de nos clients. S'il vous plait, revenez dans cinq jours ouvrables pour voir si votre livre a été publié dans notre magasin. »
Sévère. Mais sur Slashdot, il explique qu'une réponse lui est finalement parvenue émanant d'Amazon. À ne pas piquer des hannetons...
Un peu trop... c'est juste impossible à gérer
Pour résumer, Amazon s'agace de ce qu'une foule de problèmes surviennent, signalés par leurs clients, après avoir acheté des livres libres de droit, mis en vente par une multitude d'éditeurs. Un paradoxe qui ferait mourir de rire, s'il n'avait lieu aux dépens de personnes venues pour acheter un ouvrage. En même temps, fallait pas acheter un Kindle... Alors que se passe-t-il réellement ?
Simple : la prolifération d'éditeurs qui vendent une copie, plus ou moins bien fichue, d'une oeuvre du domaine public était auparavant un point fort de l'argumentaire d'Amazon. En effet, n'importe qui pouvait alors proposer son livre à la vente, faire de l'argent et Amazon encaisse son pourcentage. Mais à force de trop ouvrir les vannes, des éditions pourries se sont glissées parmi celles intéressantes et proprement faites. Et dans la multitude d'offres, le consommateur vit une débâcle évidente : après l'embarras du choix, reste juste l'embarras...
Et de mettre au point une liste de titres qui sert de référence pour éliminer désormais les doublons. Si en revanche le livre a été refusé alors qu'il est sous droit, prière de contacter la société pour qu'elle répare son erreur. Amazon... erreur ? Un miracle...
Amazon Prescripteur ? Attention, danger !
Le véritable souci, note John, pour lui, comme pour d'autres éditeurs familiers de ces uploads de fichiers, apparaît en filigrane : aucune sélection qualitative n'a été mise en place par Amazon pour filtrer les éditeurs. Aussi la situation se nécrose : n'importe qui, sans aucune référence vend des livres et voilà les vendeurs historiques, au travail impeccable bec dans l'eau.
En outre, cette tendance à refuser les livres... pourra s'apparenter sous peu à un choix des textes que l'on peut ou ne peut pas vendre, et placer Amazon dans une position abusivement proscriptrice. En acceptant certains titres, l'aval de la société devient celui d'un garant de la culture acceptable autant qu'elle discrimine celle qui ne le serait pas.
Une attitude que l'on identifiera aisément : Apple la pratique dans la joie et l'allégresse sur l'AppStore...