Outre-Manche, le débat qui tourne autour de la lutte contre le piratage a atteint son paroxysme. Pourtant, alors qu'Hadopi en France va coûter un petit paquet d'argent au contribuable, personne n'avait, jusqu'à lors, pris en compte les frais générés par les mesures qui seront mises en place.
Hier, c'est l'un des patrons de fournisseur d'accès à internet, British Telecom, John Petter, a discuté du sujet. Selon ses estimations personnelles, les procédés pourraient se chiffrer à 365 millions £ chaque année. Soit 405 millions €.
Largement plus que les pertes évaluées par l'industrie de la musique, ajoute Jupiter Research, pour qui les frais de combat de la piraterie s'évalueraient à 200 millions £ pour la simple année 2009.
John en rajoute une couche pour contrer cet éternel argument que toute oeuvre téléchargée équivaut à une vente perdue. « Leurs réclamations sont mélodramatiques et estiment que les gens achèteraient toute la musique qui est téléchargée illégalement, ce qui est absurde. » Et si les majors n'ont pas recours aux lois actuelles sur la violation du droit d'auteur, concernant le partage de fichiers, c'est qu'elles nuiraient à leur image, conclut-il.
Dernier point particulièrement intéressant : que se passe-t-il quand une entreprise place des DRM sur un fichier ? Un internaute - si ce n'est des milliers - tente de craquer le code. Pour Petter, toute tentative de contrer le partage de fichiers conduira immanquablement à une course à l'armement technologique de protection, empêchant la détection de l'adresse IP, ou dissimulant les activités des internautes.
Amusant tout de même. Il ne faut cependant pas oublier les intérêts des FAI dans cette affaire : tant que l'on télécharge, les demandes en bande-passante augmentent, et forcément leurs prestations sont sollicitées...
Le serpent se mord...