L'Union européenne fait face à une « pénurie sérieuse d'interprètes de langue française pour les 5 à 10 ans qui viennent », et pour pallier cette situation, une campagne de sensibilisation est lancée aujourd'hui même. Si prochainement, cette tendance à la raréfaction se poursuit, l'UE perdrait « près de la moitié de leurs interprètes de conférences francophones dans les dix années à venir du fait des départs à la retraite ».
À ce jour, 59 interprètes permanents sont présents, et 14 devront avoir pris leur retraite en 2020 - un scénario optimiste, puisqu'il implique que personne ne parte avant l'âge légal. Or, « l'expérience démontre cependant que les départs à la retraite anticipée sont fréquents. Il faut donc s'attendre à des chiffres plus élevés ».
Dans le pire des cas, 30 partiraient dans la période concernée, alors que les besoins pour les 10 prochaines années font état de 200 personnes nécessaires. Il ne faut pas oublier qu'environ 30 % seulement des diplômés en interprétation réussissent le test d'accréditation auprès des institutions.
« La campagne à mener pour que le français devienne moins rare commence dès à présent et sera suivie cette année par une campagne à l'intention des interprètes de langue allemande. En 2010, des mesures comparables pour les interprètes de langue suédoise, italienne et néerlandaise seront mises en oeuvre », précise l'UE dans un communiqué.
La campagne de sensibilisation est illustrée par une vidéo, présentée ce matin en première mondiale à la Représentation de la Commission Européenne à Paris. « Le coût total de l'interprétation dans l'Union européenne était de euro 0,46 par citoyen en 2008 et pourrait atteindre en 2010-2012 euro 0,50 par citoyen et par an (euro 250 millions).
La traduction et l'interprétation pour toutes les institutions de l'Union européenne ont coûté un peu plus de euro 2 par citoyen en 2008 : le prix d'un cappuccino. »