J'avais déjà apprécié le billet "A qui un écrivain offre t-il ses livres ?", sur la pudeur de l'écrivain à "faire la pub" de ses livres, et sur la portée du geste consistant à offrir un livre, qui n'est pas aussi anodin que ça.
Aujourd'hui, c'est son texte intitulé "Qui a le droit d'écrire ?" qui m'a plu.
Sans ôter le plaisir de la découverte, je dirais juste que c'est un petit coup de gueule pour que l'on arrête de sacraliser l'écrivain, pour dire qu'il n'y a pas de statut d'écrivain, et que ceux qui écrivent pour leur plaisir, pour leur tiroir ou sur un blog que personne ne lit sont autant des écrivains que celui qui est publié.
Longtemps, je me suis demandé si j'avais le "droit" de penser que j'étais écrivain.
Au fil de sa démonstration, il compare l'écriture à la musique : pour dire qu'il y a des écrivains amateurs tout comme il existe des musiciens amateurs, et que cela ne doit pas être péjoratif, ce sont juste des gens qui ont un métier à côté ; avant de pousser la métaphore entre les deux activités -c'est plus vers la fin du texte- en exprimant le côté musicien de tout écrivain :
[...] mais parce qu'écrire [...] était ma musique et le clavier, mon instrument. J'écoutais du jazz au casque, et j'avais le sentiment que le phrasé irrégulier de mon clavier faisait écho à celui de Bill Evans ou d'Oscar Peterson.Ca ne vous donne pas envie d'aller voir ce qui se passe du côté de ce bar enfumé ?
[...]
Sur ce blog, qui n'est qu'une estrade au fond d'un bar enfumé, j'ai posé mon piano à écran et je joue pour qui veut écouter. Et toutes celles, tous ceux qui le désirent peuvent monter avec leur instrument, et participer à la jam-session.