Le combat de Fabien
- Le combat de Fabien
Fabien Bergeron
Stéphane Bégin
Le Quotidien
(CHICOUTIMI) Le Chicoutimien Fabien Bergeron va se souvenir longtemps de son 37e anniversaire. Le 1er février dernier, l'ancien membre de l'équipe nationale du Canada de cyclisme a appris qu'il était atteint de sclérose en plaques. Un verdict terrible qu'il n'accepte toujours pas sept mois plus tard. Il croit même qu'il ne l'acceptera jamais.
Athlète de haut niveau et possédant une condition physique exemplaire, le physiothérapeute de profession a reçu la nouvelle comme un coup de poing en pleine figure. Du jour au lendemain, en ce matin de février 2009, Fabien ne savait plus ce qui se passait. Il s'est présenté chez l'ophtalmologiste en disant voir embrouillé de l'oeil gauche. Quelques heures plus tard le verdict tombait.
«En apprenant que je venais de faire une névrite optique (inflammation du nerf optique), j'ai commencé à penser à la sclérose en plaques. Immédiatement j'ai broyé du noir, car à titre de physiothérapeute, j'ai eu à soigner plusieurs personnes atteintes de la maladie. Des gens en fauteuil roulant ou encore qui étaient alités. Ce fut plus fort que moi et je me suis immédiatement imaginé que j'en arriverais là, car je réalisais ce qui m'arrivait», raconte Fabien Bergeron dans une entrevue exclusive au journal LE QUOTIDIEN.
Après avoir passé un test de résonance magnétique, la neurologue a noté de multiples plaques au cerveau, à la colonne cervicale et à la colonne dorsale. Une bonne partie du système nerveux était atteint. La névrite optique aura été la première crise qui a secoué Fabien.
Fatigue extrême
Le Chicoutimien se souvient que son problème de vision n'a fait que révéler la maladie. Il s'est rappelé qu'il était toujours fatigué dans les semaines précédentes, qu'il avait de la difficulté à se concentrer et à finir ses journées de travail. Il n'avait plus l'énergie nécessaire pour s'amuser avec ses trois enfants, Audrey-Anne (6 ans) et les jumeaux de 4 ans, Antoine et Félix.
«Le verdict est tombé en février. Comme je venais de faire une crise (la maladie s'attaque
au système nerveux), j'ai eu besoin de plusieurs semaines pour reprendre des forces. Au printemps, la situation était atroce. Je me sentais aussi fatigué que si je venais de compléter une
compétition de vélo de cinq ou six heures. Le hic, c'est que je n'avais rien fait. Je n'avais même pas la force de me rendre à la pharmacie pour prendre mes médicaments.»