Les chercheurs ont voulu par les implants extracochléaires fournir aux patients une stimulation chronique afin d’entretenir une inhibition plus ou moins constante car les précédentes observations n’ont jamais montré une suppression totale et constante après arrêt de la stimulation. Tout au plus une inhibition résiduelle de quelques heures, voire dans certains cas de quelques jours.
En 1983, FRAYSSE et LAZORTHES utilisent un implant extracochléaire délivrant une stimulation de courant alternatif positif chez 5 patients implantés spécialement dans le cadre d’une suppression de leur acouphène. L’électrode est placée sur la membrane de la fenêtre ronde. Contrairement au groupe de Londres, ces chercheurs ont trouvé qu’une stimulation inférieure à 150 Hz engendrait une gêne liée à la sensation vibrotactile. Ils utilisèrent dès lors des fréquences de stimulation variant de façon continue de 150 Hz à 15000 Hz. Ils ont pu ainsi rapporter une suppression totale de l’acouphène durant la stimulation chez 3 patients (chez deux de ces patients, il a été rapporté une suppression pendant 1 mois et 18 mois). Une réduction de cet acouphène chez un patient et une détérioration chez le dernier patient.
En 1984, CAZALS et al., en partant du même système qu’à un niveau de 2V l’acouphène commençait à être réduit, et à partir de 5V la suppression était totale. Cependant, pour des raisons de sécurité, le patient reçoit un courant limité à la sortie à 3V. Après 3 mois, le patient rapporte une utilisation quotidienne pendant plusieurs minutes lui fournissant une amélioration. Suite à une stimulation de 5V, il a été observé des effets déplaisants dans la tête.