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Le bal des actrices : sur quel pied danser ?

Par Rom_j

Avant Le Bal Des Actrices, je ne connaissais Maïwen que de réputation : « elle a révolutionné le cinéma », « sa vision tourmentée m’a bouleversée », voilà ce que j’ai pu entendre jusqu’ici. Je n’aime pas ces « teasings » exagérés, et j’étais donc assez réticent à voir son dernier film, Le bal des actrices. Mais comment résister à un tel casting, qui a en plus le mérite de remettre les idées en place et les bons noms sur les bons visages ? Qu’à cela ne tienne, le DVD est lancé…

Le Bal Des Actrices

Qu'on se le dise, j'écris cette chronique juste pour mettre l'affiche

Après une courte scène d’introduction – plan d’ouverture sur une couverture des Cahiers du Cinéma intitulée Documentaire, Le Réel – , le film commence avec un débat entre Maïwenn et son producteur sur le nom que portera le film que nous sommes nous mêmes en train de voir : il s’intitule Le bal des actrices, car chacune des comédiennes filmées interprétera une chanson qui lui est propre, dans l’univers qu’elle désire.

On est ainsi confrontés d’emblée à une mise an abîme qu’il convient de démêler afin de mieux saisir la suite du long métrage : que regardons-nous ? Un film – il y a un acteur, Nicolas Briançon, qui joue le rôle du producteur – sur une femme qui tourne un documentaire sur la vraie vie des actrices. Les précisions étant faites au spectateur après ces deux scènes, le film peut commencer.

On assiste donc à une comédie grinçante fort sympathique, développant principalement le thème du : « toutes les actrices sont névrosées ». Maïwenn nous expose ainsi en vrac tous les types de névroses que peuvent rencontrer ces actrices : la snob parisienne qui « veut du pouvoir » en conquérant Hollywood – Karine Viard – , La narcissique capricieuse qui refuse les rôles pour s’émouvoir ensuite de les voir attribués à d’autres – Mélanie Doutey – , la comique qu’on ne prend pas au sérieux lorsqu’elle s’attèle à l’art dramatique – Muriel Robin -,  etc. Maïwenn elle même ne s’épargne pas, en réalisatrice voyeuse et égoïste.

On retrouve une ambiance à la Festen, où l’on ne sait jamais si l’on doit rire ou se tendre face aux situations qui nous sont présentées, ce malaise n’empêchant en rien de profiter de chaque instant du film, entre franche rigolade et émotion. On remarquera au passage l’excellente performance d’acteur de Joey Starr, qui nous offre quelques scènes délicieuses.

Au final, il faut dire que nous nous sommes bien marrés et que nous avons bien vibré. Mais que nous apporte le film en plus ? Pas grand chose, vu que le mot d’ordre qui trotte dans nos têtes est « tout est bidon » : lorsque Romane Bohringer se met à pleurer au sortir d’un casting, tout semble parfaitement réel, jusqu’à ce qu’elle demande à Maïwenn de couper son caméscope, que celle-ci s’exécute… et que la scène continue, filmée d’une autre caméra. La mise en scène est totale, et l’émotion perd de sa valeur.

Par l’usage même du procédé de mise en abîme – un film sur un documentaire sur des actrices qui font des films -, Maïwenn ôte toute portée au Bal des Actrices, si ce n’est celle d’une bonne comédie. Ceux qui en attendaient plus sont forcément déçus, les autres dont je fais partie auront passé un bon moment.


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