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les blogs et l'écologie

Par Richard Gonzalez

Une_question

(Devil's Marbles, Northern Territory, Australie, le 8 août  07)

Je suis régulièrement étonné de constater si peu d’écologie dans les blogs dits politiques et influents. Le champ de l’environnement reste en jachère sur la toile, à peine effleuré par des carnets d’obédience militante et donc un peu douteux au moins dans la forme. Les blogs d’analyse politique, tenus par des gens rompus à une certaine agilité intellectuelle, préfèrent largement spéculer sur les incidences théoriques d’une TVA sociale qui ne sera sans doute jamais instaurée ou sur la portée des dernières mesures fiscales dans les différentes couches de la population. Dommage. L’environnement n’a pourtant jamais été aussi riche d’enjeux sociaux et de défis économiques, l’impact de sa dégradation (que d’aucuns contestent, quand ils ne se mouchent pas dedans) se mesurant déjà dans les PIB en centaines de milliards de dollars à travers le monde. Et ce n’est pas parce que les politiques continuent de manquer à ce point de courage sur ce sujet brûlant qu’il faudrait accompagner le vide. Pire, j’ai l’impression que les carnets les plus en vue, dès qu’ils dissertent en dehors de leur pré carré, perpétuent la gravissime erreur typiquement judéo-chrétienne d’opposer les intérêts des hommes, du moins de certains d’entre eux, à ceux de la Nature. Dans ces boudoirs virtuels, les projecteurs médiatiques braqués sur Nicolas Hulot et plus récemment le prix Nobel de la Paix attribué à Al Gore ont suscité des railleries et de la défiance bien plus que de véritables analyses. A leur décharge, les penseurs de la toile n’ont peut-être pas fréquenté les réseaux sociaux favorisant une prise en compte de la question environnementale. L’écologie, science neuve, est restée longtemps exclue des contenus pédagogiques des grandes écoles de commerce, même si l’on voit poindre, ici et là, des formations en management du développement durable. Elle mérite aussi, pour qu’on s’y intéresse vraiment, une sensibilisation, un état d’esprit qui dépasse le rationalisme et les principes utilitaristes en vigueur depuis plus de deux cents ans. Le pli de l’écologie ne prendra pas sans un minimum d’empirisme et d’éducation à l’observation du réel. Nous sommes encore loin de cesser de confondre un champ de maïs avec la campagne, loin d’intégrer aux mécanismes de la réflexion économique la solidarité qui unit tous les vivants. Les blogs continuent de dire qu’une révolution de la pensée s’impose.

Aucun blogueur n’a semble-t-il réagi sur les préconisations tout fraîchement formulées par la commission Attali pour doper la croissance économique française. Gageons que quelqu’un s’emparera bientôt du sujet pour calibrer l’efficacité de ces recommandations si elles devaient être appliquées. Qui voudra bien se pencher sur la logique productiviste qui les sous-tend ? Ladite commission demande au président de la République de revenir promptement sur l’inscription du principe de précaution dans la Constitution et ceci afin de débrider l’offre industrielle. Elle propose aussi de débloquer le verrou législatif sur les créations de grandes surfaces commerciales et la construction d’un vingtaine de villes nouvelles à la campagne… Ca vous inspire ? Quant au Grenelle de l’environnement en cours en France, je tenterai d’y revenir moi-même dans quelques jours.


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