Vendredi dernier, à l’Opéra. La pièce s’intitulait « Quels termes pour une alliance ? ». Histoire de ne pas pleurer, je vous la fais façon gala Karsenty-Herbert pour les plus anciens et, pour les plus jeunes, façon Tête d’Or.
Le programme annonçait « Mise en scène : Laurent Joffrin ; décors : Jean Nouvel ; dans le rôle du trublion donneur de leçons impénitent : Daniel Cohn-Bendit ; dans le rôle de l’administrateur des biens de la Gauche Plurielle et remplaçant au pied levé la diva Martine Aubry : Claude Bartolone. »
Laurent Joffrin est sur scène et dort. À sa droite Dany désormais plus gris-bleu que rouge, mais toujours flamboyant, vitupère l’absence de la diva absente et empêche Claude, à la mine coincée et au sourire jaune, de défendre la gauche plurielle morte il y a cinq ans. Les deux hommes, habitués à battre les estrades, se tutoient. Extrait :
« Claude, avec ta gauche plurielle tu m’agaces. Avec elle, on est tous morts ! »
« Ah mais pardon… »
En expert du feu nourri et à l’instinct, Dany le coupe. Il pratique un tir aux pigeons tous azimuts, un art qu’il partage avec d’autres habitués des chasses présidentielles. « Ne me parle pas de Mélanchon ! »
« Mais… » tente de répliquer Claude
« Ne me parle pas de Buffet ! »
« Mais… »
« Et la contribution Climat-Énergie, hein !?… La contribution Climat-Énergie ? »
Parvenant enfin à prendre la parole, Claude répond : « La taxe carbone… »
« Non, la Contribution Climat-Énergie ! »
« On va se réunir au Pic du Midi pour en parler, on est pour la taxe… »
« La contribution ! »
« On va se réunir avec toutes les forces de gauche pour en parler, au Pic…