En me promenant sur Facebook je suis tombé ce matin sur un très intéressant sondage de mon ami Vincent Dijoux sur son site Projicom.re.
La question était :
Selon vous, qu'est ce qui pourrait freiner le développement des services mobiles ? (2 choix possibles)
Les réponses proposées étaient :
§ Une très grosse crise économique
§ Des preuves scientifiques de la nocivité des ondes
§ Des virus se propageant sur les mobiles
§ Une utilisation non contrôlée de l'aspect commercial
§ Rein ...
Etant un “ancien” du Web (Je tiens un site web depuis 1996) et bien plus ancien encore dans l’informatique (j’ai un ordinateur depuis 1980) ayant assisté, depuis le début, aux premiers pas de l’Internet mobile (j’en suis a mon 10éme ordiphone) voila bien une question qui m’interpelle quelque part.
Et voila les réponses que j’ai apportées à cette question, effectivement très importante. Evidemment elles ne coïncident pas avec les réponses proposées, mais cela n’étonnera que ceux qui ne me connaissent pas.
Jusqu'à présent ce qui a freiné le plus le développement de l'Internet mobile, en France en tous cas, ce sont...les opérateurs mobiles.
Tout comme en son temps France Telecom, alias Orange, a freiné de tout son poids, qui était grand, le développement de l'Internet fixe pour conserver son fromage d’alors, le Minitel.
Regardez ce qui de passe en ce moment avec la 4eme licence et la candidature de Free. Les trois opérateurs existants sont tous ligués contre le nouvel impétrant ; Free. Pourquoi ? Parce que le PDG de Free a déclaré que s’il remportait ce marché il diviserait par deux le prix des communications mobiles en France. Et partant, contribuerait grandement à la démocratisation de l’accès à l’Internet mobile en France.
Actuellement en effet, pour surfer sur son mobile, il faut outre un ordiphone conséquent, avoir de quoi payer un abonnement Internet pour le moins dispendieux. Lequel abonnement s’ajoute à un abonnement aux communications mobiles déjà le plus élevé d’Europe. Si vous ajoutez à ce contexte la crise actuelle vous en déduirez aisément que seuls les « happy few » (10 % de la population) sont en mesure actuellement d’accéder aux joies de l’Internet sur mobile.
En baissant les prix, drastiquement en plus (- 50%) M. Niel obligerait ses concurrents à baisser leurs prix. Ce dont iceux ne veulent absolument pas entendre parler.
Vous constaterez qu’alors que l'Internet mobile fonctionne parfaitement depuis quelques années il a fallu attendre jusqu’il y a peu de temps pour qu’apparaissent enfin les premiers forfait Internet illimités. Il n’y a pas si longtemps, à la Réunion, le surf sur Internet était facturé 10 centimes le kilobit, soit la modique somme de 1000 euros le Giga ! Excusez du peu !
D’un côté on vous pousse à consommer de la bande passante, avec par exemple la télé sur mobile, et en même temps on vous dépouille à la fin du mois. Vieille technique que l’operateur antédiluvien a naguère usé jusqu'à la corde.
Les premiers utilisateurs d’Iphone, qui n’avaient pas de forfait illimité, ont pris ainsi des claques retentissantes. A tel point que nombreux sont ceux désormais à qui il ne faut surtout plus parler d’Internet sur téléphone. Ils n’étaient déjà pas très chauds, mais à ces prix là, ils fuient carrément.
Encore aujourd‘hui, en roaming, l’Internet sur mobile c’est 10 centimes le kilo, soit toujours 1000 euros le méga ! Et tant mieux pour les cybers cafés ! Mais une solution plus intelligente est de faire débloquer son mobile avant de partir (c’est gratuit après 6 mois) et d’acheter une puce chez un opérateur local dés votre arrivée en terre étrangère. Moi ce fut directement dans l’aéroport de Bangkok, àmon arrivée en Thaïlande : Une puce plus 5 minutes de communication = 100 bahts, soit 2 euros. Un abonnement Internet 50 heures = 200 baht soit 4 euros !!! J’ajoute qu’en Thaïlande l’Edge est à 460 kilobits, soit plus rapide que la 3G franco française (384 kilos)
Comme par hasard les trois mousquetaires de la téléphonie mobile française (d’où le titre de ce billet) qui eux ne veulent surtout pas être 4, proposent des tarifs identiques, à quelques euros prés. Quelle coïncidence ! Je rappelle qu’ils ont été déjà condamnés lourdement pour entente illicite. Apparemment ça ne les empêche pas de proposer des tarifs étrangement similaires. Il faut dire que 600 millions d'amende comparés à des milliards de bénéfices, chacun, depuis des années, le calcul est vite fait.
Cela risque-t-il de changer dans un avenir proche ?
Certainement pas tant que le président de la république sera le "frère" de M.Bouyghes, l’obligé de M. Bolloré, et le grand ami de M. Pinault.
Lequel président vient d’ailleurs de déclarer benoitement (Quelle surprise !) à propos de la candidature de Free à la 4ème licence : ” Les solutions les moins chères ne sont pas les meilleures ! ” C’est certainement vrai pour ceux qui, grâce à leurs grosses entreprises, ne connaissent pas la crise. Les autres, c'est-à-dire la majorité des français, ne sont peut être pas de cet avis.
En tous cas, selon moi, la messe est dite. Free ne passera pas, et les trois compères pourront, pendant quelques années encore, continuer à exciper du libéralisme pur et dur, tout en éliminant impitoyablement toute concurrence.
Je pense que l’on peut raisonnablement ranger M. Sarkozy, et ses amis très influents, parmi les plus grands dangers qui menacent l’Internet mobile pour tous.
L’adresse de la page de Vincent Dijoux :
http://www.projicom.re/2009/09/linternet-mobile-fait-tendre-vers-le-nomadisme-numerique/#more-402
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