Liar Game, vrai grand manga.

Par Nemotaku

Avant de commencer, un grand merci à Naouak qui m'a fait découvrir ce manga via son blog .

Pourquoi s'embêter à inventer un univers pseudo égyptien ou des mondes virtuels pour mettre en scène des héros stéréotypés pris au piège de jeux diaboliques aux règles perverses et aux enjeux astronomiques ? C'est ce qu'a dû se dire l'auteur de Liar Game. Car dans ce manga, nos héros sont certes stéréotypés mais le moins que l'on puisse dire est qu'ils rentrent directement au cœur de ce qui nous intéresse : le jeu.

Trop beau pour être honnête.

Kanzaki Nao est une jeune fille dramatiquement honnête qui reçoit chez elle via un colis rien de moins que 100 millions de yens. L'argent est accompagné d'une carte lui disant qu'elle est désormais une des 100000 personnes participantes au « LIAR GAME TOURNAMENT ». En bon français le tournoi du jeu du menteur.


Le premier jeu est très simple. Elle se voit attribuer un adversaire, rien de moins qu'un ex professeur qu'elle adore, qui s'est vu lui aussi « donner » 100 millions de yens. En effet, les guillemets ne sont pas trop puisqu'au terme du jeu les agents du LGT Office viendront reprendre à chaque joueur 100 millions de yens, peu importe la somme qu'ils ont au final. Si le joueur a un excédent, il gagne le jeu et pourra le garder et éventuellement passer au prochain tour ou payer la moitié de ses gains pour partir. Si le joueur a en revanche perdu de l'argent, il devra rembourser la différence au LGT Office.

Ce n'est déjà que le premier jeu mais l'ambiance est déjà là. On sent les coups de bluffs, les trahisons venir. Mais revenons à Nao. Face à cette situation, elle est complètement bouleversée et finira par perdre ses 100 millions de yens. Détruite mentalement, elle finit en désespoir de cause par aller supplier un escroc de génie, à côté duquel le héros de Hammer Session fait figure de bleu, Akiyama Shinichi qui a ruiné des réseaux d'arnaques de vente pyramidale et qui finit par décider d'aider Nao.

Game Start.


L'arrivée de ce personnage achève la formation d'un duo stéréotypé. Elle, ultra timide, un peu idiot et honnête. Lui, génie du jeu sans peur. De l'autre côté aussi, des stéréotypes. Des honnêtes gens paumés, des escrocs sans foi ni loi, des méchants dominateurs, … . Bref, cela donne un peu la nausée car un stéréotype ça va , c'est quand il y en a plusieurs que ça pose des problèmes. Notamment de crédibilité au début.

Le premier jeu est en effet très vite embêtant. A vouloir tourner autour d'un réalisme idiot pour ce genre de manga, il se perd. Heureusement, le scénariste reprend vite la barre et décide d'assumer son trip à fond les ballons. Terre, capitaine ! Sortez de là moussaillons, ça va être une vraie fête. Car ce qui suit sont juste de purs moments de jeu comme les fans du genre devraient adorer.

Extrêmement inventif, l'auteur arrive alors à créer des jeux géniaux. Jamais compliqués dans le principe, ils donnent alors lieu à d'immenses combats psychologiques qui rappellent les grands moments de Death Note et qui font oublier le manque de profondeur des personnages. Sauf que contrairement aux détectives de Death Note, tous les participants du Liar Game connaissent les règles. Mais , point commun cette fois, chacun risque sa vie à chaque tour de jeu. Les perdants étant quasiment tous inexorablement accablés d'une dette énorme, dépendante des résultats du jeu en cours et des dettes déja accumulées, envers le LGT Office visiblement loin de se soucier de la légalité des moyens pour obtenir son argent.

Minorité absolue.

Lle principe fondamental des jeux ne change jamais vraiment. Les organisateurs du Liar Game « donnent » en début de partie une certaine somme aux participants qu'ils doivent restituer à la fin. Seul change le nombre de gagnants.


Tout l'intêret de Liar Game repose donc dans le déroulement des jeux et comme tout est fait pour accrocher le lecteur, les changements de situations sont nombreux. Tout en respectant le flux de pensée du lecteur qui tente de les décrypter.

Prenons un cas concret d'un jeu venant rapidement dans l'histoire. Le jeu de la minorité. Réunissez un certain nombre de personnes dans une pièce et posez une question qui ne peut être répondu que par oui ou par non. Les participants ont alors 6 heures pour voter. A la fin du temps, on relève les votes et la minorité l'emporte. Les perdants se retrouvant déposséder de leur « mise de départ ». On continue de voter jusqu'à ce qu'il y ait un ou un duo gagnant remportant tout.

Le principe est simple et peut laisser penser à un jeu de hasard, mais réfléchissez y et vous trouverez peut être un moyen de gagner à tous les coups.

Là est l'essence du Liar Game, dans cette tension permanente. Le bluff est roi et les risques sont immenses. Quand aux jeux, ils sont tous le terrain d'affrontements dantesques extrêmement bien mis en scène, même si certains plans peuvent donner des maux de crânes si on est pas à l'aise avec les maths ou les schémas.


Liar Game est un excellent manga qui a su faire fi sans se poser de questions du réalisme pour créer un univers jouissif pour son lecteur. C'est sacrément otaku certes comme démarche mais ça marche du feu de Dieu. Une très grande réussite.