Un été à Key West - Alison Lurie
Éditions Rivages (1998)
Traduit de l'anglais par Céline Schwaller-Balaÿ
Jenny Walker est mariée depuis de longues années à Wilkie, écrivain et naturaliste de renommée internationale. Elle tient le rôle d'épouse aimante, d'assistante personnelle, de documentaliste et de première lectrice, au côté de cet homme plus âgé qu'elle. Mais depuis quelques mois, Wilkie a changé à son égard, il est devenu distant, désagréable parfois.
Elle décide de louer une villa en Floride, à Key West, afin d'y passer la mauvaise saison, espérant que le dépaysement mettra fin à cette dépression, comme le suggèrent ses deux grands enfants.
Ce qu'elle ignore, c'est que Wilkie se croit atteint d'un cancer et se prépare à mettre fin à ses jours, afin d'épargner à sa femme une horrible agonie.
C'est donc ce séjour dans un lieu qui pourrait être idyllique qui nous est raconté dans ce livre, vu tour à tour selon le point de vue de Jenny et de Wilkie. Jenny, dégagée petit à petit de ses tâches d'assistante, puisque son mari ne fait plus rien, s'accorde plus de temps libre et lie connaissance avec les habitants de Key West, bien différents de ses relations habituelles. Wilkie s'enfonce dans sa quête morbide et échafaude des plans de suicide, qui tombent souvent à l'eau (c'est le cas de le dire, dans cet endroit !).
Il est question des relations conjugales qui évoluent avec les années, de la vieillesse et du temps qui passe, sans doute pas à la même vitesse pour un homme et sa femme de vingt-cinq ans sa cadette. Jenny se découvre une autre femme et accepte des expériences nouvelles, alors que Wilkie est crispé sur ses certitudes et son manque de confiance envers les autres.
Mon premier contact avec ce livre date de sa sortie en 1998. Même si je me souvenais vaguement de la trame, j'en avais oublié les détails. Je l'ai donc relu avec plaisir cette année, dans le cadre de mon challenge Relecture 2009, profitant des vacances pour m'y replonger.
Alison Lurie est un de mes auteurs préférés : elle raconte des histoires modernes, explore souvent les relations amoureuses, sans complaisance pour ses personnages, dont elle montre les failles, avec ironie parfois, mais sans méchanceté. Elle met souvent en scène des intellectuels, des universitaires, dans des situations qui me rappellent les romans de David Lodge.
Bien que ce livre soit dans ma bibliothèque, je ne le compte pas dans mon Objectif Pal, puisque c'est une relecture !