Da Silva : La tendresse des fous

Publié le 22 septembre 2009 par Fred Desfrenne

Alors qu’il est un fervent adepte du travail à la maison, celui qui favorise les voyages en solitaire, mais amène parfois à tourner en rond, Manu Da Silva a fait le choix d’enregistrer La tendresse des fous dans deux vrais studios. A Rennes d’abord, puis à Paris où il a confié son talent et ses compositions à Bénédicte Schmitt et Dominique Blanc-Francart. Profitant de l’impétuosité de l’une et de l’expérience de l’autre, ses petites chansons de troubadour décalé sortent grandies de la confrontation. Sans se trahir et en restant fidèle à l’esprit minimaliste qui contribue au caractère mélancolique de ses premiers disques, cet ex-punk a accepté la compagnie de loups à l’efficacité reconnue.

Laurent Vernerey est à la basse, Denis Benarrosh à la batterie, et quelques chansons bénéficient d’arrangements de cordes et de cuivres signés Joseph Racaille (Bashung, Arthur H, Dick Annegarn). Sorte de Raphael qui n’emprunterait que des routes départementales, de Louise Attaque qui éviterait les charts, Da Silva fait naturellement la différence. Les plaines, Les ricochets ou Les inséparables, chansons brodées sur tranche, conforteront ses aficionados dans l’idée qu’il fait désormais partie des grands d’ici.

Un troisième album qui s'est entouré d'une équipe pour un album sans doute un peu moins personnel que le précédent (écrit pendant la tournée de son premier opus) mais aussi plus abouti. Entre reprise 'La Route', titres intimistes et humour, Da Silva continue à brouiller les pistes et surtout signe, une fois de plus, un disque majeur.





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