Juin 2009 devait être un joli mois de mets pour Ali Ziri, vieil homme bien peu amer malgré une vie déchirée entre Kabylie et France.
“Quelques heures avant sa mort il respirait encore” aurait pu éructer Mr de la Palice national. En effet, le minuteur du décompte de la folie ordinaire venait de s'enclencher et tonton Ali, comme le surnommaient ses amis, ne verrait malheureusement pas le soleil se lever à nouveau. En ce 8 Juin 2009, Ali Ziri fait ses courses en ville comme le font certainement vos parents, il rencontre Arezki, 61 piges au compteur et ami de toujours. Que peuvent faire deux vieux potes quand ils se rencontrent ? boire un coup et faire un tiercé. Sur les coups, inoffensifs ceux-là, de 14 heures ils se pointent dans une galerie commerciale pour acheter un jean qu'un des fils de Mr Ziri lui a demandé d'acheter. Faire les boutiques ça creuse, alors les deux hommes investissent un restaurant pour casser la croûte. Au menu, steak, haricots et comme il faut faire descendre tout ça un peu de vin, s'ensuivent un café et un calva, bref pas de quoi fouetter un chat quand on est né bon vivant et un mort qu'on s'ignore!
L'après-midi se poursuit au rythme des vitrines et des coups bus pour rincer le gosier, mais il est temps de se rentrer. Arezki prend le volant, son vieil ami Ali à ses côtés, et là commence la mortelle randonnée. Centre ville d'Argenteuil, une patrouille intercepte le véhicule de nos deux compères et procède à un contrôle. Dès lors, le crépuscule d'adieu d'Ali ziri s'égrène.