Le hic est qu'une bonne partie de la dite-populace ne peut plus le voir en peinture. Elle le conspue, elle l'insulte, elle le rejette comme une chaussette trouée. Le traumatisme a été trop fort au Guilvinec et ses marins-pêcheurs. Au salon de l'Agriculture et son pauvre con. A Saint-Lô et ses satanés profs. On ne touche pas à un enfant. Même de 54 ans. Alors, les communicants qui gravitent dans son ombre ont été convoqués. Ils ont changé les règles du jeu. Modifié les modes de représentation.
Les vrais gens ont été priés d'aller voir ailleurs si le tribun de poche n'y était pas. Ils ont été remplacés par des figurants encartés et dociles. On leur a intimé l'ordre de faire la claque à chaque saillie du messie. On a bouclé les villes traversées par l'orateur avec des tentaculaires cordons de force de l'ordre. On a truffé les quartiers de zélés fonctionnaires des Renseignements Généraux. On a empêché les habitants de vivre leur vie. De se déplacer. D'aller manger. D'aller pisser. De rentrer chez eux. On a battu les récalcitrants. On les a coursés, enfermés, condamnés.
On a retransmis dans la petite lucarne des images de bonheur. Un sourire crispé. Un public aux anges. Un discours de gagnant gagnant. On a travesti la réalité pour le bon plaisir d'un seul être. On a dépensé des sommes astronomiques pour satisfaire un seul ego. Comme hier à l'hôpital Paul Brousse de Villejuif. Les consultations ont été suspendues. La visite princière a coûté entre 156 000 et 200 000 euros. Le salaire annuel net de sept à huit infirmières. On a mis en congé du personnel. Enfermé les autres dans leur bureau. Interdit aux familles de visiter leurs proches hospitalisés.