C’est évidemment une aubaine pour les sarkozistes comme pour l’opposition qui peut crier à l’ingérence présidentielle dans les affaires judiciaires. C’est surtout une aubaine pour le dernier carré des vétérans du chiraquisme qui peuvent applaudir la performance théâtrale de leur ultime héros.
Mais c’est d’abord une aubaine pour le théâtre en général dont devrait notamment profiter le temple subventionné de la tragédie classique, paradoxalement connu sous le nom de « Comédie Française ».
C’est en tous cas ce qu’ont du penser les sociétaires de la « Maison de Molière » en regardant Villepin, entouré de ses proches et de ses féaux, nous déclamer hier à la télé : je suis ici par la volonté d’un homme… Même que Josette en était toute retournée et que Marcel a bien failli en avaler sa (vraie) galette-saucisse vespérale de travers et d’émotion.
Je suis ici par la volonté d’un homme… c’est encore plus pompier et beaucoup moins pertinent compte tenu des circonstances que ne l’aurait été le bon appétit messieurs, ô ministres intègres… de Ruy Blas (Acte III, Scène 2).
Reste évidemment à savoir si les juges apprécieront ou non que ce procès soit transformé en Bataille d’Hernani par son principal et si romantique prévenu.