Un petit problème de récupération

Publié le 22 septembre 2009 par H16

Quand il fait beau, qu’on est plein de vitamines parce qu’on mangibouge comme il faut bien dans les Recommandations Officielles de Gouvernemaman, qu’on est plein de peps et qu’on a du temps libre, qu’on est Parisien, jeune et à la page, le samedi, on branche vite vite son iPod, on enfile son jeans Diesel, son t-shirt Abercrombie, ses Crocs et hop, on va … à la TechnoParade se faire dépouiller.

Comment ça, vous n’étiez pas au courant ?

Ah bah oui, c’est normal : la presse mainstream n’en parle pas. Du tout. Nada. Keud. Rien. Il ne s’est absolument rien passé à ce rendez-vous, et il n’y a donc rien à signaler. Libération vous le dit : … ah bah non, ils ne disent rien. Alors Le Monde explique que … Ah, zut, non plus. Heureusement, le Figaro … Et flûte, rien non plus.

Il y a bien un petit entrefilet de l’Agence Fausse Presse, mais c’est surtout pour dire qu’il n’y avait, à 18H, aucun incident à déplorer, ce qui est très optimiste, surtout si l’on tient compte du chiffre de 100.000 personnes présentes. Même pas un petit malaise ou deux : rien.

Pas de doute. Nous avons à faire, ici, à une de ces authentiques …

… dont les médias français ont le secret. On notera que TF1, France2 ou les autres sont aussi festifs et pétillants sur le sujet : cette techno-parade 2009, c’est un succès !

Ah tiens, si, il y a ces quelques lignes, ici, qui disent :

Malheureusement, ce ne fut pas le cas d’Antoine Clamaran et de Joachim Garraud qui n’ont joué que très peu de temps…Pour causes, les émeutes place de la Bastille, qui ont perturbé cette fin journée. La Techno Parade 2009 a dû interrompre ses festivités une heure à l’avance. Seul point négatif à notre connaissance pour le moment.

Mais non mais non. Si le reste de la presse n’en parle pas, c’est que ça n’existe pas, voyons. Mieux, le Ministre de la Culture, cet ultra-libéral acquis à la cause capitaliste qui a rejoint le gouvernement d’un seul bond, jappe joyeusement : « La Techno Parade est un grand moment de gaieté qui permet aux Parisiens de prendre possession de leur ville » . Quant à Jack Lang, ce dangereux financier de la droite mondialisée libéralo-libertarienne et qui a lui aussi décidé de fricoter sans honte avec ce gouvernement de droite fasciste, explique : « A voir la richesse et la diversité des chars cette année, je crois que le mouvement techno est arrivé à une certaine maturité et que son public est toujours plus large et plus varié, ce dont je me réjouis. »

Vous voyez ?

La République, après de nombreuses années de vaches maigres et d’une austérité – notamment budgétaire – où chaque denier était précieusement compté, épargné et comptabilisé scrupuleusement, avait besoin de ce petit relâchement devant la reprise fulgurante et la croissance, la disparition du chômage et la relance de nos industries les plus florissantes ! Il fallait faire une pause dans le sérieux et la rigueur intellectuelle qui ont présidés, ces derniers mois, à chaque déclaration, chaque action pesée et mesurée de notre gouvernement.

Alors paf : champagne, bulles, musique qui pulse, sourires pepsodent et un peu de bling-bling people sous des canons à confettis. Il fallait bien ça pour fêter le renouveau français !


Et ne gâchons pas ce merveilleux moment de détente Citoyenne & Festive par des mensonges et des allégations fantaisistes sur d’éventuelles émeutes, incidents, vols avec violence en réunion, harcèlements, insultes, coups et blessures. Non.

Pourtant, des vidéos existent.

Et là, je suis un peu gêné.

D’une part, parce que cette information n’a pas été traitée du tout par notre presse de génie que le monde nous envie et qui croule sous les subventions. C’est agaçant, cette absence totale d’information sur un phénomène de société qui, s’il n’est pas encore habituel, n’en demeure pas moins de plus en plus répétitif. C’est troublant, de la part de journaux qui ont pourtant très souvent le goût du sensationnalisme facile. C’est inquiétant qu’une telle démonstration de violence ne fasse pas plus de bruit alors qu’elle démontre un réel problème de fond…

D’autre part, si cette information n’a pas été traitée par les journaux mainstream, elle n’en demeure pas moins disponible pour d’autres médias. Et c’est là que se situe le plus grave problème : voilà l’information récupérée immédiatement par ceux qui n’ont jamais hésité à traiter le sujet. Vous l’aurez compris : parce qu’une certaine presse se refuse à traiter un sujet qu’ils qualifieront de « non-sujet » car politiquement incorrect, on le retrouvera géré par … l’extrême-droite qui aurait bien tort de se priver.

Il apparaît pourtant ici manifeste que de la racaille – il n’y a pas d’autres mots – se déplace en bandes massives, arrive dans un emplacement normalement sécurisé et policé, peut y agir de façon relativement importante avec assez peu de réaction, et quand, enfin, les CRS agissent, ces mêmes racailles bénéficient d’une clémence médiatique assez hallucinante : pas un mot.

Oh, gageons qu’il se trouvera toujours une belle âme pour défendre l’absence totale d’entrefilet narrant ce qui a bien pu se passer ce soir-là par un « Oui, mais on ne veut pas attiser les comportements (sécuritaires / xénophobes / racistes / trouvez ici un adjectif politiquement correct qui ne vous choque pas) » : ce sont, à les croire, des actes isolés, qui ne font pas partie d’un groupe d’actes pourtant fort ressemblants les uns des autres et qui vont tous dans la même direction : un délitement de plus en plus important de la société française, qui érige de véritable clans (ici, les racailles de banlieue d’un côté, de l’autre, les bobos parisiens, pour faire simple), dont les comportements deviennent de plus en plus prévisibles et caricaturaux, et clans dans lesquels il est très difficile de voir cette « mixité sociale » dans laquelle se roulent avec bonheur nos deux petits bisounours Frédéric et Jack.

Cependant, quelques points positifs ressortent de ce magma politiquement incorrect :

  • Internet montre encore une fois qu’on peut obtenir des informations précises, circonstanciées et bien différentes des informations « officielles » ou des canaux habituels. Il faut s’armer de prudence, Internet offrant le meilleur et le pire. Justement : ça fait marcher son esprit critique. C’est bon pour les neurones.
  • Basiquement, les actes pratiqués dans ce cadre montrent que le racisme fonctionne dans les deux sens, contrairement au matraquage culpabilisant seriné par les lobbies étatistes subventionnés et par les cuistres vivant de la calomnie. Sauf à vivre à Bisounoursland comme nos deux remuantes endives enculturées, il y a bien un problème de racisme en France, et principalement dans le fait que plus personne n’ose en parler.
  • Cette « légère fausse » note arrive à point pour montrer que cette mixité artificielle, plus décrétée que réelle, est une vaste blague organisée pour des bobos festifs avant tout pour faire parader des politiciens nauséabonds.

Accessoirement, on notera que des racailles viennent troubler cette fête monstrueuse payée aux frais des contribuables. C’est presque comique de savoir que nos impôts subventionnent à la fois la fête qui pulse et les personnes qui vont la bousiller.

Vu de loin, ce pays qui pulse au son de David Guetta est foutu.