Il s'est trouvé un important responsable de la police de l'Essonne (en France !) pour ouvrir une boite mail destinée à accueillir les messages anonymes de « bons » citoyens prêts à dénoncer les faits et les hommes qui ne leur reviennent pas. Je dois le dire franchement, j'ai honte. Honte pour cette police française, républicaine, au service du public qui a parmi les siens des gens susceptibles de rappeler les heures noires des rafles et des délations de la sombre période de l'occupation.
Je déteste les dénonciations, les délations, et autres calomnies placées sous le signe de l'anonymat. Autant le dire je n'aime pas qu'on écrive sans revendiquer clairement sa prose et ses critiques ou ses louanges. La responsabilité d'un homme se mesure à son degré de reconnaissance des actes, des écrits qu'il commet. Etre homme, c'est être responsable. C'est afficher au grand jour ses engagements publics mais c'est aussi respecter la sphère de la vie privée, de l'intimité…voilà pourquoi je ne cautionnerai jamais les outils justifiés au nom du « celui qui n'a rien à se reprocher ne craint pas les caméras de surveillance. » Même si je n'ai rien à me reprocher, je ne veux pas être filmé, ni fiché, ni surveillé par des caméras et les yeux qui sont derrière l'objectif. Ma liberté est à ce prix.
Une société qui surveille est une société malade. La STASI de l'Allemagne de l'est surveillait, fichait, filmait…chacun avait peur de l'autre. Est-ce ce que nous souhaitons pour notre société ?
J'espère que la boite mail des policiers de l'Essonne va demeurer vide. La police n'a nul besoin de faire appel à ces concitoyens guidés par des sentiments inavouables. Que va dire Brice Hortefeux ?